samedi 30 octobre 2010

Huîtres en Sibérie

Avant tout je rappelle que Novossibirsk est proche du point le plus éloigné de toute mer ou océan (le Nocean Point, qui est en Chine près des frontières Kazakhe et Russe).

Et voilà qu'hier soir, au restaurant, on nous propose des huîtres Fines de Claire en provenance de France. Plusieurs points m'ont poussé à refuser...

D'abord je ne cours pas trop après les huîtres.
Ensuite le voyage qu'elles ont dû faire depuis l'Océan Atlantique (près de 6000 km). Bon, comme me l'a fait remarquer mon amie Katell, il ne faut pas imaginer qu'en France toutes les huîtres étaient encore dans l'eau la veille du jour où on les a dans les assiettes. Certes l'huître est un mollusque qui supporte plutôt bien la vie en dehors de l'eau. Mais connaissant la notion de chaîne du froid en Russie (yaourt nature moisi...), j'étais pas trop tenté.
Et finalement, le prix (80 euros la douzaine...) !

Par contre ils avaient un pavé de chevreuil, excellent !

Vous avez dit Sibérie ?

L'hiver aurait-il décidé de prendre son temps ?
Je ne vais pas m'en plaindre...

Ensoleillé, températures à peine négatives la nuit, entre 5 et 10ºC la journée, que demander de mieux ?

mardi 19 octobre 2010

Jeux de mémoire

La mémoire est bien bizarre parfois.

A peine en vacances, à Berlin, je veux retirer des euros avec ma carte bancaire française. Et là, je ne me souviens plus du code... Je tente une seconde fois, et la carte est annulée (là je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas attendu trois erreurs). Bon, de toutes façons elle arrivait à expiration en novembre.

Pas trop grave, j'ai d'autres comptes et d'autres cartes. Je sors alors ma carte américaine (celle dont je me sers tout le temps en Russie), et là, gros trou, j'ai aussi oublié le code. J'essaie un qui m'est familier mais il n'est pas bon.
Je change de carte, prends ma deuxième carte américaine (liée au même compte), mais cette fois l'opération est refusée (certainement à cause de l'erreur de code de l'autre carte).

Dernier espoir, ma carte anglaise, dont je suis certain du code. Ouf, ça marche !

Et pendant les deux semaines-et-demi de vacances, il n'y a pas moyen que je me souvienne de ce foutu code. Je peux utiliser la carte pour les achats (il n'y a pas de puce, donc pas besoin de code pour les achats, juste la  signature).

Et hier, à peine de retour en Russie, comme par enchantement, le code réapparaît dans ma tête ! J'ai ainsi pu retirer des roubles cet après-midi.

Photos de Berlin, Boston, Québec

Ici.

Voici un aperçu :







La Grande Vadrouille

Tout commence le jeudi 30 septembre, avec un vol pour Berlin via Moscou, sans problème. Schönefeld est un aéroport plutôt petit. Je rejoins Tegeler Weg et suis accueilli par Fabiana qui a pu se libérer pour être là dans l'après-midi.
Le temps est mitigé, je vais faire un tour dans le parc du château de Charlottenburg (à deux minutes de l'appartement de Régis et Fabiana). Ensuite je vais sur Kurfürstendamm (Ku'damm de son petit nom), qui était la principale avenue de Berlin Ouest. C'est également là que se trouve la Kaiser-Wilhelm-Gedächtnis-Kirche, église partiellement détruite pendant la guerre et dont le clocher amoché subsiste tel quel en témoignage. Ensuite j'ai visité le musée d'histoire de Berlin, intéressant. Le soir je retrouve Régis et on mange dans un sympathique restaurant italien en face de chez eux.

Vendredi 1er octobre, grand beau, je marche toute la journée dans Berlin, en passant par les endroits les plus touristiques, dont la porte de Brandebourg, le Reichstag, le Checkpoint Charlie, le Berliner Dom, la nouvelle synagogue, East Side Gallery (1,5 km du mur de Berlin et les fresques qui ont été peintes juste après la chute du mur) et je finis par le mémorial soviétique, monumental, construit dans Berlin Est à la mémoire des victimes du nazisme, mais empreint de propagande communiste staliniste. C'est presque comique de voir qu'un dictateur érige un monument à la mémoire des victimes d'un autre dictateur...
Le soir, on est allé manger dans un restaurant allemand, et j'ai pris le fameux Eisbein, un jarret de porc (1 kg), excellent.

Samedi 2 octobre, avec Régis on s'est promené dans des quartiers que je n'avais pas vu la veille, notamment autour de Rosenthaler Platz dans la partie Est. On y a visité une exposition d'art contemporain, surprenante, mais difficile à expliquer avec des mots... Fabiana nous a ensuite rejoints et on a commencé la soirée dans ce quartier avant de bouger vers Kreuzberg plus au sud.

Vous m'entendez souvent parler de Berlin Ouest, Berlin Est. Il faut dire qu’après vingt ans, la séparation est encore pas mal visible. Un truc simple : à l'Est il y a des trams !

Dimanche 3 octobre, j'ai rejoint Christian qui arrivait du Québec pour passer deux semaines à Berlin. A défaut de se voir à Québec, on s'est donc vus à Berlin !
Fred, Sylvain et Nico sont également arrivés de Paris dimanche après-midi, et on les a rejoints du côté des festivités pour le vingtième anniversaire de la réunification. Stands de saucisses (la Currywurst étant une des spécialités berlinoises), écrans géants, musique et discours. On ne se déplace vers la scène devant le Reichstag, on serait trop loin de toutes façons. On va manger dans un restau sympa puis on finit la soirée dans un bar de quartier juste à côté de l'appartement de Régis et Fabiana, dont le propriétaire est un passionné de whisky. Il doit y en avoir entre cent et deux-cents.

Lundi 4 octobre, avec Fred, Sylvain et Nico on se ballade dans Berlin et on prend patience pour monter en haut de la Fernsehturm. Mais le système est bien fait. Quand on achète nos billets, on sait que l'on pourra monter dans une heure, donc en attendant on peut faire un tour dans les parages. Autour de Alexanderplatz, je me crois vraiment à Novossibirsk, l'influence soviétique est encore très présente...
Le soir, on rejoint Christian dans un bar/karaoké/boîte. On a droit à un concert de Näd Mika, dans un style électro-punk (m'a-t-on dit...). Sympa.

Mardi 5 octobre, départ de Berlin, direction Montréal via Amsterdam. Arrivé à Montréal, je loue une voiture et me rends chez Arméla et Zoé qui m'hébergent pour la nuit. On part manger ensemble dans le quartier chinois, puis on prend quelques verres dans un bar (La Distillerie), où Gilles nous rejoint.

Mercredi 6 octobre, je prends la route pour Trois-Rivières, où je rejoins Yves qui arrive en voiture de Québec. On s'en va trois jours dans le bois, dans la réserve faunique Mastigouche. On y a loué un chalet. Le temps est plutôt maussade, mais on a une bonne réserve de bière et de bouffe donc on devrait tenir !
Il se met effectivement à pleuvoir en soirée, mais ça ne nous empêche pas de faire un feu dehors. On finit quand même par rentrer, se faire à manger (il y a du gaz pour cuire et éclairer, c'est presque luxueux comparé à d'autres refuges qu'on a déjà eus). La bière descend bien, et on finit par une Fin du Monde (à 9%) histoire de bien dormir.

Jeudi 7 octobre, le soleil fait son apparition le matin, et on décide de faire une petite balade, vers les Six Chutes. Sympathique au début, on se fait surprendre par un orage, donc trois-quarts d'heure après avoir commencé, on est de retour à la voiture. Pas d'autre choix que de retourner au chalet et boire de la bière...

Vendredi 8 octobre, retour sur Montréal, soirée sympathique chez Nicolas, je peux revoir pas mal d'amis de Québec qui sont à présent à Montréal.

Samedi 9 octobre, voyage en bus pour Boston, à travers les paysages magnifiques des White Mountains aux couleurs d'automne. Arrivé à Boston, je dépose mes affaires à l'hôtel que je partage avec Jean-François et Andréanne, puis les rejoins au Cheesecake Factory (clin d'oeil à la série The Big Bang Theory). Repas correct sans plus, terminé par deux parts de cheesecake (largement suffisant pour trois personnes). Pour faire passer tout ça, on se balade vers Quicy Market et on prend une dernière bière (dans un bar où on se fait demander nos pièces d'identité à l'entrée) avant de retourner à l'hôtel.

Dimanche 10 octobre, à nouveau grand soleil, on part à pied le long de la Charles River, pour une vingtaine de kilomètres jusqu'à Harvard. Une fois à Harvard Square, on est tombé sur la Oktoberfest, avec marchés, et même défilé dans les rues. On se promène ensuite dans les rues bordées de maisons historiques, puis on prend bus et métro pour le centre ville où je fais quelques achats de vêtements. Le soir on mange dans un restaurant taïwanais du quartier chinois, avec deux plats sur plutôt bons (le troisième est fade)...

Lundi 11 octobre, journée dédiée à Schlumberger. Je me rends au centre de recherche à Cambridge pour 9h, puis y passe la journée. Je commence par présenter ce que je fais à Novossibirsk, puis après le repas (excellent, leur chef travaillait pour un hôtel cinq étoiles avant...), je rencontre les différents membres de l'équipe la plus susceptible de m'intéresser. Je finis par le chef qui me demande directement pourquoi je suis là, si je cherche un poste. Bon  ben au moins c'est clair ! Je lui dis que ce n’est pas pour tout de suite, mais qu'éventuellement, je serai très intéressé par travailler à Boston. Les cartes sont donc jetées, on verra ce qu'il adviendra.
J'ai passé la soirée chez Etienne et Anne-Charlotte (et leurs deux enfants), collègue qui a travaillé à Cambridge (UK) quand j'y étais. Ils se plaisent vraiment bien à Boston.

Mardi 12 octobre, matinée grise, mais avec Jean-François et Andréanne, on fait une dernière balade dans le port de Boston, puis suivant les conseils du Lonely Planet, on continue un peu, mais on se retrouve dans un quartier sans intérêt avant de finalement rejoindre une plage. Le soleil finit par percer avant qu'on rejoigne l'hôtel ramasser nos bagages et embarquer dans l'auto.
On prend la route pour Québec, en prenant soin de s'arrêter dans un Liquor Store du New Hampshire (pas de taxes sur l'alcool). On achète six bouteilles (le maximum qu'on peut ramener au Québec). Pas de soucis à la frontière, on arrive à Québec à 19h. Sympathique recette de filet de sole que JF nous prépare, précédée d'une (ou deux) Boréale (une de mes bières québécoises préférées).

Mercredi 13 octobre, grand soleil. J'en profite pour me balader à l'extérieur. Je me décide pour un classique : Chutes Montmorency puis tour de l'île d'Orléans. Andréanne me prête gentiment son auto, une Nissan Sentra SE-R Spec V (voici une photo), cylindrée 2.5 L pour 175 chevaux. Elle roule très bien, certainement mieux que ma Niva ! Elle fait presque peur aux autres conducteurs, qui dès que j'arrivais derrière eux se mettaient sur le côté pour me laisser passer...
Le soir, je soupe chez Normand et Donald, dans leur nouvel appartement. Ils sont très bien installés.

Jeudi 14 octobre, nuageux, je prends ma matinée tranquille, puis mange à midi avec Alexandre, un ancien de l'ESPCI qui a décidé de venir s'installer au Québec. Il est arrivé il y a dix jours ! L'après-midi, je fais encore chauffer la carte de crédit, notamment pour des affaires aux manches suffisamment longues... Le soir, je soupe chez Caroline et Philippe, mes anciens colocs, et leurs deux petits Elianne et Edouard.

Vendredi 15 octobre, météo épouvantable, pluie et vent. Clairement pas d'activité extérieure à prévoir. Je mange à midi avec Alejandra, qui n'avait pas pu venir avec Yves dans le bois (et qui finalement ne regrette pas car elle n'aurait pas tenu deux jours à l'intérieur...). Ma première poutine du séjour, chez Ashton bien évidemment. Je vais ensuite au cinéma, voir Réseau Social, histoire de Mark Zuckenberg, le fondateur de facebook. Intéressant, si tout est vrai... Souper avec JF et Andréanne (le micro-onde rend l'âme) agrémenté de Boréale, petit thé Sen-cha puis départ pour l'harmonie de Charlesbourg. J'ai retrouvé « ma » clarinette basse et me suis joint à la gang. En plus on était deux clarinettes basses, et on s'est fait plaisir. Si tout se passe comme prévu, rendez-vous pris en juillet 2011 en Autriche pour visiter et jouer avec la gang. Traditionnellement, on a fini la soirée au Mikes. Suzanne la serveuse se souvient que je prenais habituellement une croustade aux pommes.

Samedi 16 octobre, brunch au Cochon Dingue, avec pas le plus diététique des plats, deux œufs bénédictine au confit de canard... Dans l'après-midi, j'ai pu rendre visite à Christelle, puis Mélanie, mon ancienne collègue de clarinette basse. Bien agréable de revoir tout ce monde. Souper en bonne compagnie et bien arrosé chez JF et Andréanne pour finir mon séjour en beauté. On a commencé par un muscat d'Alsace, que je leur ai fait découvrir. Ensuite un Rasteau, suivi d'un Cabernet-Sauvignon californien, puis un Saint-Chinian, un Shiraz australien, et finalement un Shiraz-Malbec. Pour que vous puissiez vous faire une idée, on était six au début du repas, trois à la fin.

Dimanche 17 octobre, réveil sans mal à la tête, bouclage de bagages et direction la gare routière pour prendre le bus pour l'aéroport. Comme à mon habitude, j'ai oublié quelque chose : mes lunettes de soleil dans l'auto d'Andréanne. Et en plus j'ai embarqué avec moi la carte de bus de JF...
Voyage long mais sans encombre, Montréal-Paris-Berlin avec Air France, changement d'aéroport à Berlin, puis Berlin-Moscou avec Aeroflot. J'étais à l'hôtel à 20h30 lundi soir.

Aujourd'hui mardi 18 octobre, j'ai récupéré mon nouveau permis de travail, valide jusqu'au 18 novembre 2013, mais je compte bien quitter la Russie avant...

D'ailleurs durant cette Grande Vadrouille, je suis passé par des villes dans lesquelles je me sentirais vraiment bien, que ce soit Berlin, Montréal, Boston ou Québec ! Alea jacta est.