mardi 21 décembre 2010

Ça y est

La barre des -40°C a été franchie ce matin... Si je me souviens bien, c'est encore plus froid que l'an dernier, ça promet pour janvier et février !

D'abord au thermomètre de la Niva (qui d'ailleurs n'affiche pas sous -40).


Puis confirmé par les sites météorologiques (on apprécie la température ressentie : -53°C)...



Je vais apprécier ma semaine au 'chaud' (tout relatif) en Alsace, si la neige arrête de tomber en Europe et que mon avion peut atterrir à Francfort vendredi...

mercredi 15 décembre 2010

Vision de la Sibérie

Dans le cadre d'un festival du «film français d'aujourd'hui», un journaliste des Inrockuptibles décrit son voyage à Novossibirsk, puis Krasnoyarsk, dans quatre chroniques.

Il n'a pas nécessairement vu la 'vraie' Sibérie, mais ses impressions sont plutôt sincères.

Bons baisers de Sibérie
Première partie : Bienvenue dans l'Hollywood russe
Deuxième partie : "Le Mac" doublé en russe et vodka à volonté
Troisième partie : Une virée en Transsibérien
Quatrième partie : Pop-corn, Coca, faucille et marteau

dimanche 12 décembre 2010

Weekend musical

Par ces froids sibériens (qui méritent bien leur nom), pas beaucoup de temps passé dehors.
On n'a pas dépassé -30°C depuis trois jours.

Mais j'ai quand même bravé le froid (enfin la Niva a courageusement bravé le froid...) et suis allé en ville hier soir pour voir le ballet Cendrillon de Prokofiev. Très belle musique, mise en scène moderne, danseurs et danseuses d'excellent niveau. Il n'y a pas à dire, je préfère ce style de ballet au ballet classique. Ma référence reste pour l'instant Spartacus de Khatchaturian que j'ai vu à Moscou il y a un an et demi.
A mon retour, avec à peine 100km depuis le dernier plein, plus de la moitié était déjà consommé. Il faut dire que là c'est toutes les deux heures, jour et nuit, que le moteur se met en route...

Aujourd'hui, on avait un concert avec l'orchestre. En fait d'abord répétition (à 10h), puis concert (à 12h30). Autant dire que j'ai poussé les limites de mon endurance à la clarinette vu mon entraînement... Et malgré les -36°C dans la rue, il faisait une température correcte dans la salle, à ma grande surprise (j'avais prévu toutes sortes de couches à rajouter sous ou sur mon costume).

Pour finir dans la musique, je viens d'écouter l'enregistrement 'pirate' du concert de la Manufacture Vocale (choeur parisiens auquel la plupart de mes anciens collègues de chants participent), qui a eu lieu dimanche dernier (pour peu j'aurais pu y assister, mais mon avion était un peu tôt).

lundi 6 décembre 2010

«Mais t'es dingue !!!»

C'est ce qu'ai j'ai entendu pas mal de fois ce weekend.

Il faut dire que j'ai voyagé de Novossibirsk à Paris pour une soirée... Mais quelle soirée !

Le décalage horaire allant dans le bon sens, je suis parti samedi matin. Le taxi est venu me chercher à 5h, après une très courte nuit (soirée de départ de David vendredi soir). Vol pour Moscou, correspondance et presque pas de retard, on atterrit à Paris à 13h, sous la neige (pour ne pas me dépayser j'imagine). Comme plein de vols sont annulés, c'est la crise du logement à CDG et on doit attendre une heure avant d'avoir un endroit pour l'avion (forcément au milieu de nulle part avec débarquement en bus).

RER pour Paris, je passe chez Séverine, on partage les derniers potins, puis direction le 12ème chez Sylvain et Fred. C'est l'anniversaire de Sylvain et il ne sait pas que je viens. Mais comme Fred lui a dit qu'il y aurait une surprise, il s'en doute... Comme quoi faire douze heures d'avion ne suffit pas à créer la surprise ! Bon quand je dis que je repars le lendemain après-midi, ça scotche un peu tout le monde...

Le thème de la soirée est «Tenue Improbable»... On réussit quand même à avoir 2 bonnes soeurs (Sylvain en Soeur Marie-Thérèse des Batignolles et Renaud en Soeur Marie-Ségolène). Egalement, une Petite Sirène SM, une Pocahontas (à moins que je ne me trompe), et une foultitude de gens perruqués (moi y compris). Comme il se doit, une soirée d'enfer avec ses grosses rigolades, les moments où on refait le monde (généralement quand le niveau d'alcool atteint un niveau critique). Je ne regrette pour rien au monde mes douze heures de voyage.

Bon les douze heures du lendemain, j'avoue qu'elles ont eu un peu plus de mal à passer.
D'abord à cause du manque de sommeil, puis la gueule de bois (le mal de crâne se déclare dans l'avion Paris-Moscou), les trois heures d'attente à Moscou (où je trouve de l'ibuprofène...).
Atterrissage à l'heure à 8h ce matin à Novossibirsk, puis taxi pour le boulot.

Journée un peu au ralenti, sous la neige. Derniers efforts pour rejoindre l'appart ce soir (à cause de la neige c'est le bazar, on met plus d'une heure avec un collègue pour faire ce qui prend dix minutes en général...).

Et là, 20h35, je vais me coucher !

Au final, LA soirée de l'année qu'il ne fallait pas manquer, et j'étais là !!

vendredi 3 décembre 2010

Yo-yo

Il faut bien que je parle un peu de la météo, désolé...

En ce moment, -32°C dehors.
Hier matin, -1°C.
La veille -28°C.
L'avant-veille, 0°C.

C'est fatiguant ces changements !

Aujourd'hui c'était le dernier jour de David, après cinq mois de stage. Il aura finalement quand même vu un peu l'hiver sibérien (je lui ai prêté mon manteau de ski, il n'était pas équipé pour -30°C...).

Bon sinon le gros rush au boulot est passé, on a eu notre 'Technical Audit' qui s'est bien passé. On nous autorise à passer à la prochaine phase du projet. Et pour une fois l'horaire de la réunion était pratique pour nous, de 15h à 17h30. Du coup les deux auditeurs de Houston se sont levés à 3h du matin !

vendredi 26 novembre 2010

Cherche du temps...

Depuis quelque temps les semaines filent et sont remplies à ras bord...

Au boulot on prépare un «Technical Audit» du projet, et il faut répondre aux questions des auditeurs, terminer des manips, remplir des dizaines de documents pour rassurer tout le monde quant à la faisabilité de notre concept. Bref, normal pour un travail de développement de produit, mais là tout se concentre au même moment !

Bien entendu, je ne peux pas passer ma vie au boulot, donc il me faut aussi du temps pour autre chose.

Mercredi soir, Beaujolais Nouveau au club français d'Akademgorodok (composé de Russes francophones). J'ai pu apprécier le niveau de français de certains Russes («Les tanins donnent un goût astringent»). Le vin était dégueulasse comme tout mauvais Beaujolais Nouveau qui se respecte (attention je ne dis pas qu'il n'y en a pas des bons, mais d'expérience la plupart sont mauvais). Mais c'était sympa.

Jeudi, Thanksgivings Day, j'étais avec les deux américains de Schlumberger (mon chef et le chef du centre) au bon resto d'Akademgorodok. A nouveau, bonne soirée...

Au milieu de tout ça, il a fallu qu'on (tous les expats) renouvelle l'enregistrement de nos voitures, donc deux heures de perdues aujourd'hui à la course aux tampons... Et il faudra le faire tous les ans, malgré notre visa valable trois ans.

Ce soir, je reste tranquillement chez moi, je ne vais pas veiller... Demain soir une autre soirée Thanksgivings, avec la traditionnelle dinde partagée entre tous les expats.

Dimanche midi, un tout petit concert avec l'orchestre (on joue un ou deux morceaux du répertoire qu'on donnera dans deux semaines dans un concert complet).

Et lundi commence la semaine la plus chargée (quoique celle du 13 décembre risque de l'égaler ou de la dépasser, selon les résultats de l'Audit). Ужасная неделя comme on dirait ici...

dimanche 21 novembre 2010

Activités intérieures

Promis, mes prochains articles ne parleront pas que de la météo (enfin on verra).
Je pense que là on a cette fois atteint le point de non retour. Il neige depuis quelques jours, et aujourd'hui un front froid est arrivé.
-4°C ce matin, -14°C maintenant, et ça continue de baisser...

Avec ce temps neigeux, les centres commerciaux étaient plein. Avec les collègues on a fait une tentative Harry Potter mais c'était sans trop d'espoir. Du coup on est allé voir le film Три дня на побег (désolé c'est le titre sur le ticket... en anglais c'est The Next Three Days, en français Les trois prochains jours, il sort en France le 8 décembre). Avec Russel Crowe, une histoire de plan pour faire sortir sa femme de prison. Très bien ficelé et rondement mené (avec bien entendu quelques invraisemblances comme il se doit dans une superproduction américaine). Mais surtout, compréhensible en version russe ! Forcément ça limite les choix de films...
J'ai continué la séance cinéma chez moi en regardant Inception, cette fois en anglais. Exceptionnel comme concept, mais je comprends pourquoi Katia ma prof de russe m'avait déconseillé d'aller le voir en version russe au ciné et d'attendre de pouvoir le voir en anglais!

lundi 15 novembre 2010

Faux départ

En ce presque 16 novembre, il n'y a plus du tout de neige au sol...
La faute aux quelques jours de redoux accompagnés de pluie. Un vrai hiver européen donc, gris et humide. Finalement je ne sais pas ce que je préfère (oui on n'est jamais content) !

mercredi 10 novembre 2010

Bon cette fois...

C'est pour de bon, l'hiver a bien commencé. Il a neigé 10 cm aujourd'hui !
Et les températures prévues pour les prochains jours restent négatives, avec peut-être un petit redoux dimanche mais une nette tendance à la chute...

On va préparer les skis de fond, et se dépêcher d'en faire avant qu'il ne fasse trop froid !

En tout cas c'est bien plus tard que l'an dernier, on verra ce que ça présage pour les mois à venir...

vendredi 5 novembre 2010

Référencé sur le blogue «Regard sur la pêche et l'aquaculture»

De temps à autre, je regarde les statistiques de consultation de mon blogue.

Et aujourd'hui, surprise : le plus grande fréquentation provient du site «Regard sur la pêche et l'aquaculture». Et en effet, en allant voir le site, ils ont recopié mon article sur les huîtres à Novossibirsk !

Sinon, pour les statistiques, les fréquentations proviennent de:

France
1 086
Canada
233
États-Unis
136
Russie
129
Roumanie
27
Allemagne
21
Royaume-Uni
21
Maroc
18
Ukraine
7
Mongolie
2

Je connais des gens qui vivent dans tous ces pays, sauf en Mongolie...

Pour les mots-clés utilisés pour trouver le site, 'chroniques internationales' vient en premier, suivi de 'Andréanne Beuvron en Auge'... Je crains qu'ils ne soient pas tombé sur le site recherché... Autant je connais une Andréanne et j'ai déjà été à Beuvron en Auge (très beau nom de village d'ailleurs), autant je suis certain qu'Andréanne n'y a jamais été.

Différence entre chiens et chats

J'ai trouvé ça sur internet...

Extrait du journal intime du chien :
Jour n° 180 :
8h00 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
9h30 : Chouette, une sortie en voiture ! Ce que je préfère !
9h40 : Chouette, une promenade ! Ce que je préfère !
10h30 : Chouette, une sortie en voiture ! Ce que je préfère !
11h30 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
12h00 : Chouette, les enfants ! Ce que je préfère !
13h00 : Chouette, la cour ! Ce que je préfère !
16h00 : Chouette, les enfants ! Ce que je préfère !
17h00 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
17h30 : Chouette, papa et maman ! Ce que je préfère !

Jour n° 181 :
8h00 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
9h30 : Chouette, une sortie en voiture ! Ce que je préfère !
9h40 : Chouette, une promenade ! Ce que je préfère !
10h30 : Chouette, une sortie en voiture ! Ce que je préfère !
11h30 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
12h00 : Chouette, les enfants ! Ce que je préfère !
13h00 : Chouette, la cour ! Ce que je préfère !
16h00 : Chouette, les enfants ! Ce que je préfère !
17h00 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
17h30 : Chouette, papa et maman ! Ce que je préfère !

Jour n° 182 :
8h00 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
9h30 : Chouette, une sortie en voiture ! Ce que je préfère !
9h40 : Chouette, une promenade ! Ce que je préfère !
10h30 : Chouette, une sortie en voiture ! Ce que je préfère !
11h30 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
12h00 : Chouette, les enfants ! Ce que je préfère !
13h00 : Chouette, la cour ! Ce que je préfère !
14h00 : AAAAAAAAAAAAhh, le bain ! La poisse...
16h00 : Chouette, les enfants ! Ce que je préfère !
17h00 : Chouette, de la pâtée pour chien ! Ce que je préfère !
17h30 : Chouette, papa et maman ! Ce que je préfère !


Extrait du journal intime du chat :
Jour n° 152 : Mes ravisseurs continuent à me provoquer avec de bizarres petits objets pendouillant au bout d'une ficelle. Ils se gavent de viande fraîche au dîner pendant qu'ils me forcent à manger des céréales déshydratées. La seule chose qui m'aide à tenir le coup est l'espoir d'une évasion, et la maigre satisfaction que je retire, de temps à autre, de la destruction d'un meuble.
Demain, je mangerai peut-être une autre plante d'appartement.

Jour n° 161 : Aujourd'hui, ma tentative d'assassiner mes ravisseurs, en me glissant dans leurs pieds pendant qu'ils marchaient, a presque réussi. Il faudra que j'essaie encore depuis le haut des escaliers. Dans l'espoir d'induire dégoût et répulsion chez ces vils oppresseurs, je me suis encore forcé à vomir sur leur fauteuil préféré. Il faudra que je recommence sur leur lit.

Jour n° 165 : J'ai décapité une souris et leur ai apporté le corps, afin de leur faire comprendre ce dont je suis capable, et pour frapper leurs coeurs de terreur. Mais ils se sont juste extasiés et se sont répandus en paroles onctueuses et condescendantes, me disant à quel point j'étais un bon petit chat. Hmmm... Ca ne fonctionne pas conformément au plan.

Jour n° 168 : J'ai enfin réalisé jusqu'à quel point allait leur sadisme. Sans aucune raison, j'ai été choisi pour le supplice de l'eau. Cette fois, de plus, il comprenait une substance chimique mousseuse et piquante nommée "shampooing". Quel cerveau malade a bien pu inventer un tel liquide ? Ma seule consolation est le morceau de pouce que je tiens encore entre mes dents.

Jour n° 171 : Aujourd'hui s'est tenue une sorte de réunion de malfaiteurs. J'ai été placé à l'isolement pendant l'événement. Cependant, j'ai pu entendre le bruit et humer l'odeur nauséabonde de ces tubes de verre qu'ils appellent "bière". Plus important, j'ai réussi à obtenir l'information que la raison de ma réclusion était mon pouvoir "allergisant". Il va falloir que j'apprenne de quoi il s'agit, pour que je puisse l'utiliser à mon avantage.

Jour n° 174 : Je suis persuadé que les autres prisonniers sont des comédiens. Le chien est relâché tous les jours et semble plus qu'heureux de revenir. C'est visiblement un attardé mental. D'un autre côté, l'oiseau doit être un informateur puisqu'il leur parle constamment. Je suis certain qu'il leur rapporte mes moindres mouvements. Tant qu'il restera dans cette pièce de métal, sa sécurité est assurée. Mais je peux attendre. Ce n'est qu'une question de temps...

samedi 30 octobre 2010

Huîtres en Sibérie

Avant tout je rappelle que Novossibirsk est proche du point le plus éloigné de toute mer ou océan (le Nocean Point, qui est en Chine près des frontières Kazakhe et Russe).

Et voilà qu'hier soir, au restaurant, on nous propose des huîtres Fines de Claire en provenance de France. Plusieurs points m'ont poussé à refuser...

D'abord je ne cours pas trop après les huîtres.
Ensuite le voyage qu'elles ont dû faire depuis l'Océan Atlantique (près de 6000 km). Bon, comme me l'a fait remarquer mon amie Katell, il ne faut pas imaginer qu'en France toutes les huîtres étaient encore dans l'eau la veille du jour où on les a dans les assiettes. Certes l'huître est un mollusque qui supporte plutôt bien la vie en dehors de l'eau. Mais connaissant la notion de chaîne du froid en Russie (yaourt nature moisi...), j'étais pas trop tenté.
Et finalement, le prix (80 euros la douzaine...) !

Par contre ils avaient un pavé de chevreuil, excellent !

Vous avez dit Sibérie ?

L'hiver aurait-il décidé de prendre son temps ?
Je ne vais pas m'en plaindre...

Ensoleillé, températures à peine négatives la nuit, entre 5 et 10ºC la journée, que demander de mieux ?

mardi 19 octobre 2010

Jeux de mémoire

La mémoire est bien bizarre parfois.

A peine en vacances, à Berlin, je veux retirer des euros avec ma carte bancaire française. Et là, je ne me souviens plus du code... Je tente une seconde fois, et la carte est annulée (là je ne sais pas pourquoi ils n'ont pas attendu trois erreurs). Bon, de toutes façons elle arrivait à expiration en novembre.

Pas trop grave, j'ai d'autres comptes et d'autres cartes. Je sors alors ma carte américaine (celle dont je me sers tout le temps en Russie), et là, gros trou, j'ai aussi oublié le code. J'essaie un qui m'est familier mais il n'est pas bon.
Je change de carte, prends ma deuxième carte américaine (liée au même compte), mais cette fois l'opération est refusée (certainement à cause de l'erreur de code de l'autre carte).

Dernier espoir, ma carte anglaise, dont je suis certain du code. Ouf, ça marche !

Et pendant les deux semaines-et-demi de vacances, il n'y a pas moyen que je me souvienne de ce foutu code. Je peux utiliser la carte pour les achats (il n'y a pas de puce, donc pas besoin de code pour les achats, juste la  signature).

Et hier, à peine de retour en Russie, comme par enchantement, le code réapparaît dans ma tête ! J'ai ainsi pu retirer des roubles cet après-midi.

Photos de Berlin, Boston, Québec

Ici.

Voici un aperçu :







La Grande Vadrouille

Tout commence le jeudi 30 septembre, avec un vol pour Berlin via Moscou, sans problème. Schönefeld est un aéroport plutôt petit. Je rejoins Tegeler Weg et suis accueilli par Fabiana qui a pu se libérer pour être là dans l'après-midi.
Le temps est mitigé, je vais faire un tour dans le parc du château de Charlottenburg (à deux minutes de l'appartement de Régis et Fabiana). Ensuite je vais sur Kurfürstendamm (Ku'damm de son petit nom), qui était la principale avenue de Berlin Ouest. C'est également là que se trouve la Kaiser-Wilhelm-Gedächtnis-Kirche, église partiellement détruite pendant la guerre et dont le clocher amoché subsiste tel quel en témoignage. Ensuite j'ai visité le musée d'histoire de Berlin, intéressant. Le soir je retrouve Régis et on mange dans un sympathique restaurant italien en face de chez eux.

Vendredi 1er octobre, grand beau, je marche toute la journée dans Berlin, en passant par les endroits les plus touristiques, dont la porte de Brandebourg, le Reichstag, le Checkpoint Charlie, le Berliner Dom, la nouvelle synagogue, East Side Gallery (1,5 km du mur de Berlin et les fresques qui ont été peintes juste après la chute du mur) et je finis par le mémorial soviétique, monumental, construit dans Berlin Est à la mémoire des victimes du nazisme, mais empreint de propagande communiste staliniste. C'est presque comique de voir qu'un dictateur érige un monument à la mémoire des victimes d'un autre dictateur...
Le soir, on est allé manger dans un restaurant allemand, et j'ai pris le fameux Eisbein, un jarret de porc (1 kg), excellent.

Samedi 2 octobre, avec Régis on s'est promené dans des quartiers que je n'avais pas vu la veille, notamment autour de Rosenthaler Platz dans la partie Est. On y a visité une exposition d'art contemporain, surprenante, mais difficile à expliquer avec des mots... Fabiana nous a ensuite rejoints et on a commencé la soirée dans ce quartier avant de bouger vers Kreuzberg plus au sud.

Vous m'entendez souvent parler de Berlin Ouest, Berlin Est. Il faut dire qu’après vingt ans, la séparation est encore pas mal visible. Un truc simple : à l'Est il y a des trams !

Dimanche 3 octobre, j'ai rejoint Christian qui arrivait du Québec pour passer deux semaines à Berlin. A défaut de se voir à Québec, on s'est donc vus à Berlin !
Fred, Sylvain et Nico sont également arrivés de Paris dimanche après-midi, et on les a rejoints du côté des festivités pour le vingtième anniversaire de la réunification. Stands de saucisses (la Currywurst étant une des spécialités berlinoises), écrans géants, musique et discours. On ne se déplace vers la scène devant le Reichstag, on serait trop loin de toutes façons. On va manger dans un restau sympa puis on finit la soirée dans un bar de quartier juste à côté de l'appartement de Régis et Fabiana, dont le propriétaire est un passionné de whisky. Il doit y en avoir entre cent et deux-cents.

Lundi 4 octobre, avec Fred, Sylvain et Nico on se ballade dans Berlin et on prend patience pour monter en haut de la Fernsehturm. Mais le système est bien fait. Quand on achète nos billets, on sait que l'on pourra monter dans une heure, donc en attendant on peut faire un tour dans les parages. Autour de Alexanderplatz, je me crois vraiment à Novossibirsk, l'influence soviétique est encore très présente...
Le soir, on rejoint Christian dans un bar/karaoké/boîte. On a droit à un concert de Näd Mika, dans un style électro-punk (m'a-t-on dit...). Sympa.

Mardi 5 octobre, départ de Berlin, direction Montréal via Amsterdam. Arrivé à Montréal, je loue une voiture et me rends chez Arméla et Zoé qui m'hébergent pour la nuit. On part manger ensemble dans le quartier chinois, puis on prend quelques verres dans un bar (La Distillerie), où Gilles nous rejoint.

Mercredi 6 octobre, je prends la route pour Trois-Rivières, où je rejoins Yves qui arrive en voiture de Québec. On s'en va trois jours dans le bois, dans la réserve faunique Mastigouche. On y a loué un chalet. Le temps est plutôt maussade, mais on a une bonne réserve de bière et de bouffe donc on devrait tenir !
Il se met effectivement à pleuvoir en soirée, mais ça ne nous empêche pas de faire un feu dehors. On finit quand même par rentrer, se faire à manger (il y a du gaz pour cuire et éclairer, c'est presque luxueux comparé à d'autres refuges qu'on a déjà eus). La bière descend bien, et on finit par une Fin du Monde (à 9%) histoire de bien dormir.

Jeudi 7 octobre, le soleil fait son apparition le matin, et on décide de faire une petite balade, vers les Six Chutes. Sympathique au début, on se fait surprendre par un orage, donc trois-quarts d'heure après avoir commencé, on est de retour à la voiture. Pas d'autre choix que de retourner au chalet et boire de la bière...

Vendredi 8 octobre, retour sur Montréal, soirée sympathique chez Nicolas, je peux revoir pas mal d'amis de Québec qui sont à présent à Montréal.

Samedi 9 octobre, voyage en bus pour Boston, à travers les paysages magnifiques des White Mountains aux couleurs d'automne. Arrivé à Boston, je dépose mes affaires à l'hôtel que je partage avec Jean-François et Andréanne, puis les rejoins au Cheesecake Factory (clin d'oeil à la série The Big Bang Theory). Repas correct sans plus, terminé par deux parts de cheesecake (largement suffisant pour trois personnes). Pour faire passer tout ça, on se balade vers Quicy Market et on prend une dernière bière (dans un bar où on se fait demander nos pièces d'identité à l'entrée) avant de retourner à l'hôtel.

Dimanche 10 octobre, à nouveau grand soleil, on part à pied le long de la Charles River, pour une vingtaine de kilomètres jusqu'à Harvard. Une fois à Harvard Square, on est tombé sur la Oktoberfest, avec marchés, et même défilé dans les rues. On se promène ensuite dans les rues bordées de maisons historiques, puis on prend bus et métro pour le centre ville où je fais quelques achats de vêtements. Le soir on mange dans un restaurant taïwanais du quartier chinois, avec deux plats sur plutôt bons (le troisième est fade)...

Lundi 11 octobre, journée dédiée à Schlumberger. Je me rends au centre de recherche à Cambridge pour 9h, puis y passe la journée. Je commence par présenter ce que je fais à Novossibirsk, puis après le repas (excellent, leur chef travaillait pour un hôtel cinq étoiles avant...), je rencontre les différents membres de l'équipe la plus susceptible de m'intéresser. Je finis par le chef qui me demande directement pourquoi je suis là, si je cherche un poste. Bon  ben au moins c'est clair ! Je lui dis que ce n’est pas pour tout de suite, mais qu'éventuellement, je serai très intéressé par travailler à Boston. Les cartes sont donc jetées, on verra ce qu'il adviendra.
J'ai passé la soirée chez Etienne et Anne-Charlotte (et leurs deux enfants), collègue qui a travaillé à Cambridge (UK) quand j'y étais. Ils se plaisent vraiment bien à Boston.

Mardi 12 octobre, matinée grise, mais avec Jean-François et Andréanne, on fait une dernière balade dans le port de Boston, puis suivant les conseils du Lonely Planet, on continue un peu, mais on se retrouve dans un quartier sans intérêt avant de finalement rejoindre une plage. Le soleil finit par percer avant qu'on rejoigne l'hôtel ramasser nos bagages et embarquer dans l'auto.
On prend la route pour Québec, en prenant soin de s'arrêter dans un Liquor Store du New Hampshire (pas de taxes sur l'alcool). On achète six bouteilles (le maximum qu'on peut ramener au Québec). Pas de soucis à la frontière, on arrive à Québec à 19h. Sympathique recette de filet de sole que JF nous prépare, précédée d'une (ou deux) Boréale (une de mes bières québécoises préférées).

Mercredi 13 octobre, grand soleil. J'en profite pour me balader à l'extérieur. Je me décide pour un classique : Chutes Montmorency puis tour de l'île d'Orléans. Andréanne me prête gentiment son auto, une Nissan Sentra SE-R Spec V (voici une photo), cylindrée 2.5 L pour 175 chevaux. Elle roule très bien, certainement mieux que ma Niva ! Elle fait presque peur aux autres conducteurs, qui dès que j'arrivais derrière eux se mettaient sur le côté pour me laisser passer...
Le soir, je soupe chez Normand et Donald, dans leur nouvel appartement. Ils sont très bien installés.

Jeudi 14 octobre, nuageux, je prends ma matinée tranquille, puis mange à midi avec Alexandre, un ancien de l'ESPCI qui a décidé de venir s'installer au Québec. Il est arrivé il y a dix jours ! L'après-midi, je fais encore chauffer la carte de crédit, notamment pour des affaires aux manches suffisamment longues... Le soir, je soupe chez Caroline et Philippe, mes anciens colocs, et leurs deux petits Elianne et Edouard.

Vendredi 15 octobre, météo épouvantable, pluie et vent. Clairement pas d'activité extérieure à prévoir. Je mange à midi avec Alejandra, qui n'avait pas pu venir avec Yves dans le bois (et qui finalement ne regrette pas car elle n'aurait pas tenu deux jours à l'intérieur...). Ma première poutine du séjour, chez Ashton bien évidemment. Je vais ensuite au cinéma, voir Réseau Social, histoire de Mark Zuckenberg, le fondateur de facebook. Intéressant, si tout est vrai... Souper avec JF et Andréanne (le micro-onde rend l'âme) agrémenté de Boréale, petit thé Sen-cha puis départ pour l'harmonie de Charlesbourg. J'ai retrouvé « ma » clarinette basse et me suis joint à la gang. En plus on était deux clarinettes basses, et on s'est fait plaisir. Si tout se passe comme prévu, rendez-vous pris en juillet 2011 en Autriche pour visiter et jouer avec la gang. Traditionnellement, on a fini la soirée au Mikes. Suzanne la serveuse se souvient que je prenais habituellement une croustade aux pommes.

Samedi 16 octobre, brunch au Cochon Dingue, avec pas le plus diététique des plats, deux œufs bénédictine au confit de canard... Dans l'après-midi, j'ai pu rendre visite à Christelle, puis Mélanie, mon ancienne collègue de clarinette basse. Bien agréable de revoir tout ce monde. Souper en bonne compagnie et bien arrosé chez JF et Andréanne pour finir mon séjour en beauté. On a commencé par un muscat d'Alsace, que je leur ai fait découvrir. Ensuite un Rasteau, suivi d'un Cabernet-Sauvignon californien, puis un Saint-Chinian, un Shiraz australien, et finalement un Shiraz-Malbec. Pour que vous puissiez vous faire une idée, on était six au début du repas, trois à la fin.

Dimanche 17 octobre, réveil sans mal à la tête, bouclage de bagages et direction la gare routière pour prendre le bus pour l'aéroport. Comme à mon habitude, j'ai oublié quelque chose : mes lunettes de soleil dans l'auto d'Andréanne. Et en plus j'ai embarqué avec moi la carte de bus de JF...
Voyage long mais sans encombre, Montréal-Paris-Berlin avec Air France, changement d'aéroport à Berlin, puis Berlin-Moscou avec Aeroflot. J'étais à l'hôtel à 20h30 lundi soir.

Aujourd'hui mardi 18 octobre, j'ai récupéré mon nouveau permis de travail, valide jusqu'au 18 novembre 2013, mais je compte bien quitter la Russie avant...

D'ailleurs durant cette Grande Vadrouille, je suis passé par des villes dans lesquelles je me sentirais vraiment bien, que ce soit Berlin, Montréal, Boston ou Québec ! Alea jacta est.

mardi 28 septembre 2010

Vacances !!!

Qui a dit encore ?

Mes dernières vacances datent de début août, au Lac Baïkal...
Les autres « escapades » n'étaient que des weekends.

Au programme des trois semaines, commençant jeudi matin, Berlin, Montréal, le parc de la Mauricie, Montréal, Boston, Québec, et finalement Moscou pour récupérer mon nouveau permis de travail, cette fois valable trois ans, donc ça sera fini le cirque pour renouveler le visa.
En effet je compte bien ne pas rester en Russie plus de trois ans supplémentaires, mais bon on ne sait jamais... En tout cas lors des quelques jours à Boston, j'en profiterai pour « me montrer » au centre de recherche de Schlumberger.

lundi 20 septembre 2010

Photos de l'Altaï

Voici mes préférées...
Pour les voir toutes, cliquer ici.









Roadtrip au bout du Monde

Avec David, on a eu le projet un peu fou d'aller dans l'Altaï, la chaîne de montagnes au sud de Novossibirsk, juste pour le weekend...
Après avoir demandé conseil à différents collègues, il s'avère que c'est possible, moyennant beaucoup de route. Cette route, la M-52, part de Novossibirsk et s'en va jusqu'à la frontière mongole, à plus de 950 kilomètres. La dernière ville ouverte aux étrangers (sans permis spécial dont l'obtention prend trois mois) est Koch-Agatch, environ 50 km avant la frontière. C'est notre objectif !

Contacts pris via couchsurfing pour une étape à Biysk (Бийск), à 350 km de Novossibirsk, et éventuellement à Gorno-Altaysk (Горно-Алтайск), 100 km plus loin.

On part vendredi soir à 17h de Schlumberger. La route est pas mal chargée, il se met à pleuvoir (parfois très fort). On arrive à Byisk à 21h30, ce n'était pas le voyage le plus agréable que j'aie fait. On est accueillis par Lena, une Russe passionnée de randonnée qui nous montre des photos de certains treks dans l'Altaï, très alléchants !
Samedi matin, on décolle à 8h30, sous le soleil mais on rattrape les nuages vers Gorno-Altaysk. Le plafond est plutôt bas et il tombe quelques gouttes de pluie, mais au fur et à mesure que l'on avance vers le sud, le ciel se dégage. A partir de Gorno-Altaysk, la route serpente au milieu des montagnes. Tout d'abord des collines, puis de la moyenne montagne, ressemblant par moments au Jura. Viennent ensuite des montagnes de type alpestres, parsemées de mélèzes jaunissant. Très Queyras en fait... Mais cela change constamment, certains fonds de vallées sont plats en escaliers et ressemblent à des mini-steppes. Tout le long, la route est vraiment très bonne, et quand la pente n'est pas trop forte, la Niva roule facilement à 90-100 km/h (bon dans les montées à plus de 10%, je plafonne à 60 km/h). Il faut toutefois rester vigilant tout le long, car les vaches, chèvres, moutons et chevaux en liberté regardent rarement à gauche et à droite avant de traverser... Pendant longtemps, on longe la rivière Katoune (Катунь) (qui lorsqu'elle rencontre la rivière Bya, Бия, après Byisk devient le fleuve Ob). Elle est bleutée et laiteuse, signe d'origine glaciaire.

Soudainement, après Aktach, Акташ (au kilomètre 788 de la M-52), des hautes montagnes enneigées apparaissent à l'horizon. De dernières gorges à traverser et on arrive à Kouraï (Курай). Et là, on change de pays ! Une steppe (la steppe Kouraïskaya, Курайская степь) s'étend devant nous, bordée de hautes montagnes enneigées. C'est magique ! Et ce qu'on ne sait pas encore c'est que cette steppe est petite (environ dix kilomètres sur quinze) comparée à la suivante, que l'on atteint après un dernier passage dans une gorge boisée. Trente kilomètres de large, une centaine de kilomètres de long, c'est la steppe Thouïskaya (Чуйская степь) qui s'étend jusqu'à la frontière mongole. Il est 17h30, on arrive à Koch-Agatch (Кош Агач). A ce moment, on est à 50 km de la Mongolie, 100 km de la Chine et 120 km du Kazakhstan.
On est bien décidés à trouver un endroit où loger. Le Lonely Planet ne nous est d'aucune aide, aucune des adresses qui y figurent n'a l'air d'abriter un hôtel... On s'arrête dans un magasin pour demander si ils savent où on peut trouver un hôtel. Un gars nous dit de le suivre, et il nous amène à un hôtel dans une rue avoisinante. On entre et demande s'il y a de la place. Les clients qui y sont nous disent que c'est complet. On se demande bien qui peut avoir l'idée de venir là... Les voitures stationnées ne sont pas russes, ce sont peut-être des Mongols. D'ailleurs la population dans la République de l'Altaï est très minoritairement russe, c'est bien la première fois en Russie que je me sens vraiment en Asie. Bref, on redemande à quelqu'un dans la rue qui nous pointe une autre rue. Effectivement il y a un hôtel. Les seuls clients qui y sont appellent le propriétaire qui nous rejoint. Il nous explique qu'il va avoir du mal à nous loger, parce qu'on est étrangers et qu'il faut qu'on soit enregistrés. On a beau lui dire qu'on vit à Novossibirsk et qu'on y est enregistrés, cela ne suffit pas. On se voit déjà devoir retourner à Aktach (à une centaine de kilomètres), où on a vu un hôtel moderne au bord de la route. Je dis moderne, parce qu'à Koch-Agatch, c'est très rustique...
Finalement le gars nous pointe un autre endroit, un soi-disant hôtel en réfection qui aurait peut-être de la place. On y va, stationne devant, et quelqu'un nous voit, nous demande si c'est nous qui cherchons un hôtel (je pense qu'à ce moment, tout le village sait que deux étrangers cherchent à se loger...). Il nous propose une chambre pour 300 roubles par personne (autant dire dérisoire). Je ne sais pas si c'est par précaution, mais il me fait garer la Niva dans la cour arrière bien à l'abri de la rue... La chambre est très rustique, il y a une salle de bain commune, mais comparé à l'île d'Olkhon, il y a l'eau courante et des toilettes normales... On fait une dernière balade dans le village pour profiter du coucher de soleil, et on retourne à la chambre, casser la croûte avant de se coucher (on n'a pas trop cherché, mais on n'a pas trouvé de restaurant ou de cantine ouverte, un samedi soir...). D'autres chambres sont occupées et vue l'épaisseur des murs, on profite de la télé d'une et des chanteurs à la guitare de l'autre. Cela ne m'empêche pas de m'endormir...

Dimanche matin, réveil à 6h30, petit déjeuner rapide puis on se balade une dernière fois dans le village sous le soleil levant. Le paysage est extraordinaire avec la steppe et les montagnes enneigées éclairées par le soleil. On rencontre un gars qui nous dit : «Ah vous êtes Français !». On n'est pas sûrs s'il nous a entendus parler français, mais je pencherais plutôt sur les ragots qui ont fait le tour du village... On reprend la route à 7h30, vers la frontière mongole, mais à un kilomètre de la sortie du village, un panneau expliquant qu'il faut un permis spécial pour continuer nous arrête. Et comme il est en russe et en anglais on pourrait difficilement jouer les étrangers qui n'ont pas compris si on se fait arrêter. A 8h on quitte donc définitivement Koch-Agatch et la steppe Tchouïskaya. On n'aura donc vu ni chameaux ni yaks, qui a priori sont présents dans la steppe ou les montagnes environnant la steppe.

A partir de là, la route du retour se fait très bien, entrecoupée de pauses photos (le ciel est plus dégagé que la veille). En plus la plupart du temps c'est de la descente, donc la Niva s'en porte d'autant mieux, et 110 km/h sont atteints facilement. Tellement facilement que je me fais arrêter pour excès de vitesse dans un des villages... 95 km/h au lieu de 60 km/h. Le flic a été très sympa, ne m'a pas demandé de le payer directement, et a juste rempli un formulaire d'amende (300 roubles, à nouveau dérisoire) que je payerai à Novossibirsk. Mis à part cet incident, rien de spécial à signaler, et les 900 kilomètres vers Novossibirsk ont été parcourus en douze heures. J'ai grandement amélioré mes compétences de dépassement, mais ne suis (fort heureusement) pas encore totalement au standard russe, qui dit que même quand tu penses que ça ne va pas passer, il faut quand même essayer, au pire la voiture d'en face freinera ou se déportera sur le bas-côté...

Bilan: 51h dont 25h30 de route, 1821 km au compteur, deux jours bien remplis, des paysages époustouflants plein les yeux, deux cents photos qui ne parviendront jamais à rendre exactement ce qu'on a vu (surtout les étendues de la steppe), et une seule envie : y retourner cette fois plus longtemps !

dimanche 12 septembre 2010

L'automne n'aura duré qu'un jour et demi...

Mercredi il faisait encore 32°C, et ce matin tout juste 0°C.
Il a plu toute la journée hier, et vers minuit c'était bel et bien de la neige qui tombait ! Pas de quoi blanchir le sol, mais quand même.

J'ai regardé mes archives, l'an dernier le premier givre était le 15 septembre, donc c'est pas mal comparable.

mardi 7 septembre 2010

lundi 6 septembre 2010

Moi qui croyait avoir vu le plus beau de la bureaucratie russe

Voilà donc la fin du récit du weekend...

Ce matin, 5h40, on se dirige vers l'emplacement où la Niva était garée, sauf que la Niva n'était plus là !
Je me dis : «Merde si elle a été volée, elle est déjà au Kazakhstan à cette heure-ci...». J'appelle le numéro secours que Schlumberger m'a donné, et qui me met en relation avec Evgeny, un Russe qui se débrouille en anglais et qui peut m'aider. Il me dit d'attendre, il appelle la police et me rappelle quinze minutes plus tard en me rassurant, la voiture est à la fourrière. Je suis quand même étonné qu'ils aient une fourrière, parce qu'il n'y a globalement jamais de signe interdisant de stationner, et que tout le monde stationne n'importe comment. Si j'étais la police, toutes les voitures finiraient à la fourrière...

Bref c'est là que l'aventure commence, digne des Douze Travaux d'Astérix... La police a expliqué à Evegny qu'avant de pouvoir récupérer la voiture, il faut avoir un papier tamponné au poste de police. Il passe nous chercher et on se rend donc au poste de police, il est à ce moment 7h. Après plusieurs questions, quelques portes fermées, on trouve le bon département, qui n'ouvre qu'à... 10h. A ce moment, David décide de partir et de se rendre à Akademgorodok en bus. Pendant que j'attends dans la voiture (d'Evgeny), il va se renseigner plus précisément, et apprend qu'en fait le papier qu'on doit tamponner, c'est la fourrière qui nous le donne en premier ! Il est 8h30, on a de toutes façons le temps.
Bien entendu, la fourrière est à l'autre bout de la ville... Avec les embouteillages, on y est à 9h, on passe devant quelques bureaux avant de trouver le bon qui nous donne le fameux papier à faire tamponner ! Et je vois la Niva, entière, sur le parking, donc c'est déjà rassurant.
Re-embouteillages pour retourner au poste de police, où une longue file d'attente s'est formée. Mais on a une place en premier grâce à deux autres personnes qui attendent et qui confirment qu'on était là à 7h...
À 10h c'est la cohue dans les escalier pour être les premiers au guichet 25.
10h02, le guichet 25 ouvre, une dame nous passe devant quand même, mais c'est rapide.
10h07, le fameux papier est rempli à la main, et ils regardent mon permis international l'air de se demander ce que c'est... Le papier est tamponné deux fois et agrafé à un autre papier tamponné.
10h10, on poireaute devant le bureau numéro 4, pour obtenir un papier supplémentaire, qui me permettra de payer les 300 roubles d'amende dans n'importe quelle banque
10h15, expédition vers les toilettes, c'est plus prudent
10h22, on a accès au bureau numéro 4, qui en fait réécrit la même chose que sur le premier papier après l'avoir tamponné, mais sur un autre formulaire ; et toujours tout écrit à la main
10h30, on retourne au guichet 25 pour tamponner le deuxième papier ; pour cela, Evgeny passe devant tout le monde sans que personne ne bronche...
10h32, on attend devant le guichet numéro 1 pour avoir la signature du Commandant
10h35, la secrétaire du Commandant nous tamponne trois fois les papiers, dont un tampon étant la signature du commandant.

A 10h40h on est dehors, en route pour la deuxième fois vers la fourrière. Si on arrive avant midi, je n'ai rien de plus à payer (la première journée est gratuite). A 11h20, on arrive au bureau pour un dernier tampon, puis je peux récupérer la Niva !

Direction Schlumberger où le reste de la journée se passe sans encombre.

En tout cas c'est pas l'amende qui me dissuadera à retenter l'expérience, mais la matinée perdue !!! En plus je ne sais toujours pas pourquoi ils l'ont embarquée, sur le papier c'était juste écrit : «Mauvais stationnement»...

Krasnoyarsk

Et une ville Sibérienne de plus ! Cette fois c'était Krasnoyarsk, à 650km à l'est de Novossibirsk (c'est-à-dire 12h35 de train, puisque c'est comme ça qu'on compte les distances ici).

Avec David, départ vendredi soir à 20h13 de la gare. Par commodité (enfin ça on en reparlera dans le prochain message...) j'ai garé la Niva dans une rue près de la gare. On s'installe dans notre wagon, en troisième classe. On a deux lits superposés, en face de nous une femme avec une petite fille et un gars. On ne parle pas vraiment avec eux, on échange juste quelques mots. La soirée avance, chips et bière, puis on se couche.
C'est là que je suis content d'avoir des bouchons pour les oreilles : la dame ronfle, et plutôt fort... Mais bon si on avait été en deuxième classe, ça n'aurait rien changé, elle aurait été dans notre compartiment.

Arrivés à 10h à Krasnoyarsk, sous la fraîcheur d'un ciel gris, on fait un tout petit tour au centre-ville avant de se diriger vers une des principales attractions de la ville : les Stolby, ou piliers. C'est un parc national dans la montagne environnante, où des formations géologiques particulères se démarquent. Des bouchons de magmas jamais arrivés en surface sont à présent découverts par l'érosion et forment des gros rochers sur lesquels on peut grimper. Et les habitués y grimpent sans aucune assurance.
Petit détail : pour y parvenir il y a 4 km de route suivis de 3 km de chemin. On sympathise avec un groupe de Russes qui nous invitent avec eux. Ce sont des habitués, ils y vont quasiment tous les weekends. Et cela se voit, vu la vitesse à laquelle ils marchent ! J'ai presque du mal à suivre, ça me dit qu'il faut que je fasse un peu plus d'exercice (autre que le lever du coude)...
Une fois au pied du premier Stolb, ils nous disent qu'on peut les suivre en haut sans problème, ils nous montreront par où passer. Et nous voilà à escalader quelques dizaines de mètres, avec quelques passages plutôt périlleux. Eux galopaient devant et nous attendaient en nous montrant les prises. Inconscient peut-être, mais ça vaut le coup, la vue du sommet est époustouflante. On y voit les autres Stolbys, la taïga (forêt), et la ville au loin. On partage un repas et on redescend avant d'enchaîner quelques autres grimpettes, mais de loin plus faciles que la première. Vers la fin, David et moi sommes complètement morts, et les 7 km de descente finissent de nous achever.
On prend le bus vers l'endroit où habite la couchsurfeuse qui nous accueille, Anna. Très sympa, elle a même préparé à manger, on discute un peu de la Russie, la Sibérie, la France et d'autres sujets, puis on est tellement crevés qu'avant 22h on s'endort.

Dimanche matin, ciel bleu, on décide d'aller voir le barrage hydroélectrique à une quarantaine de kilomètres. Minibus (marshrutka) pour nous en rapprocher, le long d'une belle route longeant le fleuve Enisey entourés de montagnes. Une fois au terminus, on demande à un taxi de nous faire voir le barrage et le lac qui est derrière. Expérience russe dans une Jigouli (les vieilles voitures russes). Par précaution je mets ma ceinture avant de me rendre compte qu'elle a été coupée et rafistolée avec du scotch...
Très beaux paysages, impressionnant barrage et lac entouré de montagnes.
Une fois de plus on se dit que Novossibirsk est bien la ville la plus moche de Sibérie !!!!
Retour au centre ville, petit mais mignon. On se pose dans un parc (j'ai mal au genou, l'escalade c'est pas pour moi...). Retour à la gare, puis nuit dans le train avec cette fois un bébé qui hurlait chaque fois que le train s'arrêtait.

Arrivés à Novossibirsk, après un très beau weekend, on se dirige vers la voiture pour rentrer à Akademgorodok, mais ça c'est une autre histoire...

jeudi 2 septembre 2010

La fin de l'été

Entre hier et aujourd'hui on a perdu 23°C... Il faisait 33 hier après-midi, et 10 cet après-midi.
Ça signale donc bien la fin de l'été, si tant est qu'il ait commencé un jour !

Enfin on devrait encore avoir des belles journées, avec «l'été des bonnes femmes» qui arrivera un peu plus tard (l'équivalent de l'été indien).

Sinon les départs se succèdent. Au boulot, Mike a été transféré vers Houston, quatre mois plus tôt que prévu (il y a des restrictions budgétaires et un expat coûte cher...). D'un côté, vu que sa femme Laure est déjà à Houston (en congé maternité), c'est plutôt bien pour lui !
Et Emilie (avec qui j'étais à Tomsk) s'en est allée aussi. On a bien célébré ça autour de shashliks samedi suivi de bar-resto bien arrosé. Dimanche c'était Coca-Cola...

Pour ne pas «m'ennuyer», je vais à Krasnoyarsk ce weekend avec David. Et pour une fois c'est moi qui profiterai du couchsurfing !

mercredi 25 août 2010

Kayak et soleil de minuit

En fouillant dans mes archives dimanche soir, j'ai retrouvé mes photos du Spitzberg où j'étais en 2003...

Il est grand temps de les publier !
Vous allez vous dire que mon goût pour les pays froids ne date pas d'aujourd'hui. C'était du 4 au 14 juillet, les températures étaient entre 5 et 10ºC. Bon l'avantage d'avoir du soleil vingt-quatre heures sur vingt-quatre est que les températures ne baissent pas la nuit (il n'y a pas de nuit...).

La maison ne désemplit pas !

Décidément, le couchsurfing a vraiment du succès.

Vendredi dernier, j'ai accueilli deux Allemands, Lena et Stephan. Soirée très sympa, ils ont préparé un goulash et des spaetzles maison. Ils étaient surpris (presque déçus) que je connaisse les spaetzles ! Comme la plupart des gens s'arrêtant chez moi, ils voyagent sur le transsibérien (eux de Pékin à Novossibirsk).

Dimanche soir, Barbora (Tchèque) et Slavko (Slovaque) arrivaient en stop d'Ekaterinbourg. Ils prévoient d'arriver au Lac Baïkal, y passer un peu de temps puis peut-être aller en Mongolie quelques temps aussi. Autour de crêpes, on a partagé nos expériences de voyage. Et ils étaient l'an dernier au Spitzberg ! J'y étais en 2003 et je crois bien que ce sont les premières personnes que je rencontre qui y étaient aussi.

Lundi soir, Alex (Suisse) qui traverse la Russie en moto. Bien courageux vu l'état des routes ! Il veut se rendre au Lac Baïkal aussi... Il était logé chez un autre couchsurfer mais ça ne se passait pas très très bien, donc il m'a appelé «en urgence» en début de soirée, et je l'ai accueilli.

Et hier soir et ce soir, Benjamin (Autrichien) qui lui voyage en train de Moscou à Vladivostok en s'arrêtant tout au long de la route.

Pour l'instant c'est tout, les demandes se sont calmées, les vacances se finissent et l'hiver arrive !

Mais de vendredi à lundi, je garde Ourmik, le schnautzer de Bruno et Katia !!!

lundi 16 août 2010

Photos de Tomsk

Ici.

Exploration de la Siberie, suite...

Après le lac Baïkal, excursion plus proche, vers Tomsk.
C'est la ville (intéressante) la plus proche de Novossibirsk, à seulement 280 km au nord-est.

Avec David (le stagiaire français de l'ESPCI qui est arrivé récemment chez Schlumberger) et Emilie (de Chimie Strasbourg, qui fait aussi un stage, dans un institut de chimie), on est partis vendredi à 17h, à bord de la Niva. Le plus long est de traverser toute la ville, ça bouche pas mal. Il faut dire que la route est mal foutue, il n'y a pas de lien direct, c'est plein de carrefours où on n'a pas la priorité... Une fois en rase campagne, ça va mieux, et la route est plutôt correcte. Ça passe de revêtement tout neuf à bouts défoncés (qui font sauter le levier de vitesse au point mort tellement ça secoue), mais on peut y rouler à 100-110 km/h (de toutes façons, plus vite la Niva peut pas, enfin j'ose pas, elle commence à vibrer...). Il faut par contre passer maître dans l'art de la conduite russe, car ce n'est pas une quatre-voies, et les dépassements «à la Russe» frisent l'inconscience (quand il y a de la place pour deux voitures, il y en a pour trois). A 22h, on arrive finalement à l'auberge de jeunesse dans laquelle on a réservé trois lits. En fait c'est un appartement normal avec deux chambres, une pour quatre et une pour six. Très propre, refait récemment, c'est plutôt sympa. On pose nos affaires et on part en quête de repas. La fille de l'auberge (qui nous a gentiment attendus alors que normalement elle quitte à 21h) nous indique une pizzeria ouverte 24h/24, et on peut y manger un bout.

Samedi, découverte de la ville, à pied (le centre ville n'est pas très grand). C'est vraiment charmant (surtout comparé à Novossibirsk), c'est une ville qui a du caractère. De nombreuses maisons en bois de la fin du XIXème, début XXème sont encore présentes dans toute la ville. Certaines sont à l'abandon (comme à Irkoutsk), mais d'autres sont magnifiques et rénovées. Sur l'avenue principale (Avenue Lénine), les bâtiments sont de style classique, notamment ceux des universités situées sur l'avenue.
Il n'y a que quelques bâtiments soviétiques horribles, autour de la Place Lénine, mais de manière générale, tout le centre ville est esthétique. A la fin de la journée on avait parcouru la plupart du centre ville, pris en photo plein de maisons en bois, bu quelques bières en attendant la fin d'une averse (enfin moi, les autres ont mangé). On a passé la soirée dans un pub, c'était bien sympa.

Dimanche matin, dernier tour pour voir la mosquée et quelques statues intéressantes et amusantes, repas, puis on reprend la route pour Novossibirsk vers 15h30. On met 4h30, il y a un peu moins de monde qu'à l'aller, mais l'entrée dans Novossibirsk bouche quand même.

Dans tous les cas, c'est une ville que je conseille fortement à tous ceux qui passeraient dans le coin ! Le seul inconvénient c'est que le transsibérien n'y passe pas, donc ce n'est pas une étape très évidente.

Prochaine destination : Krasnoyarsk, les 4 et 5 septembre.

jeudi 12 août 2010

Niva sur deux pattes...

Mardi matin, juste au moment d'entrer sur la quatre-voies qui me mène au boulot, la Niva perd la moitié de sa puissance et le voyant 'check engine' clignote puis s'allume en continu. Par chance, le garage Lada/Chevrolet est sur le chemin (très utile quand on a une Niva...). Je m'y arrête donc et explique ce qui ne va pas (avec des mots simples : je montre le voyant sur le manuel, et je dis que quand je donne du gaz, la voiture n'accélère pas bien).
Je prends un taxi jusqu'au boulot et le garage me rappelle quelques heures plus tard pour me dire que la voiture est prête. Ils me disent aussi qu'ils ont changé une pièce, mais bien entendu au téléphone je ne comprends pas ce que c'est... Je récupère la voiture le soir, et vois qu'ils ont changé la tête d'allumage (tête de Delco). Si j'ai bien compris le gars m'explique que deux cylindres n'étaient plus alimentés, d'où la perte de puissance.

Je me demande quand même si c'est 'normal' qu'une telle pièce tombe en panne après un an et 8000 km... Enfin bon j'ai une Niva, il faut bien que j'assume !

mardi 10 août 2010

Photos du Baïkal

Et voilà les photos.

Au cœur de la Sibérie

Le Lac Baïkal est une région magnifique, que nous avons découverte la semaine dernière.

Après l’arrivée à Novossibirsk de mes parents à 5h du matin, journée tranquille chez moi, courses pour le train, et je suis retourné à l’aéroport à 5h de l’après-midi pour récupérer Laurent, Jean-Luc et Bérengère qui arrivaient de Moscou. Ils étaient bien contents de quitter la canicule (et encore ils n’ont pas trop souffert de la fumée…).
Direction mon appart pour un repas avant de partir en taxi pour la gare de Novossibirsk. Notre train part à 22h23.

Et c’est parti pour 28h20 de train. On embarque dans notre wagon, on a deux compartiments pour nous six (j’ai acheté huit billets). L’ambiance plaît à tout le monde, on prend un petit ‘Schlofpell’ (somnifère en Alsacien, comprenez whisky) avant de dormir. Le lendemain matin, petit-déjeuner avec kouglof que j’avais préparé, puis la journée s’écoule finalement assez rapidement, entre apéro (bière), repas au wagon restaurant, sieste, apéro (bière), repas au restaurant, Schlofpell (comme la veille). Le paysage par la fenêtre ne varie pas beaucoup : taïga et villages de maisons en bois. Après une courte deuxième nuit, le ‘charmant’ responsable de wagon nous réveille à 4h du matin lundi (entre temps on a traversé deux fuseaux horaires, ce qui nous a valu un peu de confusion par moments). On est accueillis sur le quai de la gare d’Irkoutsk par Claire, notre guide de l’agence Baikal Nature. Elle est française et étudiante en tourisme. Cette fois on embarque dans le minibus qui nous conduit à l’île d’Olkhon, conduite par un étudiant en médecine d’Abu Dhabi. Il roule comme un dingue, à fond la caisse… A l’entrée dans la région d’Olkhon, on fait une pause pour faire une offrande aux esprits. Claire nous sert à tous un verre de vodka, et on en prend quelques gouttes que l’on envoie au ciel, à la terre, à gauche et à droite. Bien sûr on boit le reste du verre (même s’il est 6h du matin…). On cherche ensuite un endroit pour prendre un café et manger un bout, et après plusieurs arrêts infructueux, le chauffeur insiste et on nous ouvre. Petit-déjeuner à la pizza, surprenant ! On arrive à l’embarcadère pour le bac qui traverse la courte distance entre le continent et l’île avec beaucoup d’avance sur le programme, notre chauffeur nous laisse là, on prend le bac à pied et on attend un autre chauffeur de l’autre côté qui nous conduira à Khoujir, la ‘capitale’ de l’île.

Précision : à partir de là, les routes ne sont plus revêtues, et plutôt défoncées. Notre chauffeur, un vétéran (il a le ruban des vétérans à son rétroviseur), a l’air de se faire un plaisir à nous secouer, il prend tous les chemins possibles en dehors de la route principale. On est dans un minibus 4x4 UAZ, dont les sièges à l’arrière sont récupérés d’où ils les trouvent. Laurent, Bérengère et moi sommes sur des sièges d’avion ! On découvre les paysages surprenants de l’île, passant de steppes à forêts. On s’installe ensuite dans nos chambres. On loge dans un camp de vacances, composés de petites maisons en bois. Laurent et moi sommes dans une maison, les quatre autres dans une autre. Le confort est sommaire mais suffisant. Il n’y a pas d’eau courante, juste un WC chimique dans chaque chambre (mais finalement on va souvent utiliser les ’bécosses’ – je ne trouve pas d’équivalent à ce mot québécois…). On mange (repas russe simple) avant de se promener autour de Khoujir. On se rend au rocher Bourkhan, qui est vraiment tout près. C’est un des lieux les plus sacrés pour les chamanes. Il ne fait pas chaud, le vent du Nord souffle et est vraiment froid (je mets mon bonnêt…).
La soirée commence par un apéro dans un des seuls bars de la ‘ville’ (qui n’est qu’un village en fait). Entre le fût de bière vide et l’entame de l’autre, il leur faut bien quinze minutes pour servir sept bières… Ensuite bania (sauna russe). Première expérience pour la plupart d’entre nous, la résistance à la chaleur est relative, on transpire bien et on se décrasse ! Repas puis très bonne nuit pour tout le monde ensuite.

Mardi, temps mitigé, un peu de pluie le matin, puis éclaircies ensuite. On part en excursion pour la journée, vers le cap Khoboy au Nord de l’île. On embarque tous dans un minibus 4x4 UAZ (ils n’ont que ça sur toute l’île). On traverse la steppe puis la forêt, on longe des baies au bord du lac puis on arrive à la pointe Nord, avec des falaises qui plongent dans le lac. Après une petite rando, on rejoint notre chauffeur qui a préparé une Oukha (soupe de poisson, faite avec de l’Omoul, poisson endémique au lac, proche de la truite). On longe ensuite la côte Est de l’île et ses falaises, on descend au bord du lac Baïkal dans un des seuls villages de la côte Est, Ouzoury. On revient à Khoujir, pour une soirée un peu comme la veille, avec cette fois la bania après le repas. On fait une petite promenade ensuite vers le rocher. On finit la soirée à jouer aux dés et on trinque une fois à la vodka.

Mercredi, nouvelle excursion, vers la côte Est de l’île. Randonnée dans un vallon qui descend au bord du lac. On se croit vraiment dans les Alpes, il y a des edelweiss. Toujours aussi surprenant d’arriver sur une plage. L’eau est encore plus glaciale de ce côté du lac… On remonte le vallon jusqu’aux voitures et on a droit à nouveau à une soupe de poisson. La fin de l’après-midi se passe au bar (pré-apéro puis apéro…). Après le repas, la bania n’attire plus trop de monde. On assiste à un beau coucher de soleil, puis on joue à nouveau aux dés.

Jeudi matin, dernière promenade sur la plage, puis retour à l’embarcadère pour retourner sur la terre ferme. On peut gouter aux fameux pozis bouriates (des gros raviolis) en attendant le chauffeur qui arrive d’Irkoutsk et nous récupère de l’autre côté du passage en bac. Assez amusant, on commande quelques pozis supplémentaires, et comme c’est l’heure du bac, la fille appelle le bistro de l’autre côté qui nous les donnera ! Le chauffeur venant d’Irkoutsk (le même qu’à l’aller) a du retard à cause d'un problème technique. En fait il s’avère qu’il a cassé une partie de la suspension arrière droite et qu’il doit rouler plus doucement. L’essieu entier a reculé de cinq centimètres ! On repart, on ne remarque pas trop qu’il roule plus doucement… Soudain il s’arrête au bord de la route : le voyant des freins est allumé. En fait comme l’essieu arrière a bougé, ça a brisé le circuit de liquide de frein qui fuit. On parvient jusqu’à un garage et ils réparent comme ils peuvent : en condamnant le circuit de frein de la roue défectueuse. On continue donc avec trois freins et trois suspensions. Pour couronner le tout, la roue a un plat qu’ils réparent avant qu’on reparte. On finit par arriver entiers à Irkoutsk. On loge chez l’habitant. Nina nous accueille dans son appartement, on passe immédiatement à table, puis on fait une courte promenade autour de la place Kirov avant de se coucher.

Vendredi matin, Claire passe nous chercher chez Nina et on visite Irkoutsk la matinée avant d’aller à l’aéroport. Au programme, musée des Décembristes puis quelques églises. La ville ne nous laisse pas une excellente impression… On quitte Claire à l’aéroport pour s’apercevoir que notre vol à presque quatre heures de retard. Et l’aéroport est tout petit avec vraiment pas grand-chose et des sièges très inconfortables. Enfin bon on finit par embarquer, décoller et arriver à Novossibirsk. Deux taxis nous attendent et nous conduisent chez moi. Encas rapide avant de se coucher.

Samedi, traditionnels shashliks à la plage. Le soleil finit par se montrer mais c’est très venteux. Soirée à l’appartement avec bœuf Stroganoff improvisé. Dimanche, passage en ville autour de la Place Lénine, repas dans un restau russe (je passe dix minutes à traduire le menu avant la commande). Le temps est à l’orage et on patiente sur la terrasse (couverte) du restau avant de retourner à Akademgorodok.

Lundi matin, lever à 4h pour prendre les taxis à 5h. Je me recouche un peu avant de commencer ma semaine de boulot…

Un bilan très positif, mis à part quelques problèmes digestifs pour certains (Imodium aura servi…). L’île d’Olkhon est vraiment un endroit magnifique, qui me fait presque penser à y retourner en hiver !

jeudi 29 juillet 2010

Transsibérien en vue !

Samedi matin, tôt (très tôt), je cherche mes parents à l'aéroport, en provenance de Francfort (via Moscou). Dans l'après-midi, je cherche Laurent, Jean-Luc et Bérengère à l'aéroport, en provenance de Moscou où ils sont entrain de cuire sous 37ºC...

Samedi soir, on embarque tous les six dans le transsibérien, en direction d'Irkoutsk, où on arrivera lundi matin, après deux nuits et une journée dans le train.
Une fois à Irkoutsk, on sera pris en charge par une guide francophone de l'agence Baïkal Nature.
Au programme, quelques jours sur l'île d'Olkhon.

Retour à Novossibirsk (en avion) vendredi prochain.