mardi 28 septembre 2010

Vacances !!!

Qui a dit encore ?

Mes dernières vacances datent de début août, au Lac Baïkal...
Les autres « escapades » n'étaient que des weekends.

Au programme des trois semaines, commençant jeudi matin, Berlin, Montréal, le parc de la Mauricie, Montréal, Boston, Québec, et finalement Moscou pour récupérer mon nouveau permis de travail, cette fois valable trois ans, donc ça sera fini le cirque pour renouveler le visa.
En effet je compte bien ne pas rester en Russie plus de trois ans supplémentaires, mais bon on ne sait jamais... En tout cas lors des quelques jours à Boston, j'en profiterai pour « me montrer » au centre de recherche de Schlumberger.

lundi 20 septembre 2010

Photos de l'Altaï

Voici mes préférées...
Pour les voir toutes, cliquer ici.









Roadtrip au bout du Monde

Avec David, on a eu le projet un peu fou d'aller dans l'Altaï, la chaîne de montagnes au sud de Novossibirsk, juste pour le weekend...
Après avoir demandé conseil à différents collègues, il s'avère que c'est possible, moyennant beaucoup de route. Cette route, la M-52, part de Novossibirsk et s'en va jusqu'à la frontière mongole, à plus de 950 kilomètres. La dernière ville ouverte aux étrangers (sans permis spécial dont l'obtention prend trois mois) est Koch-Agatch, environ 50 km avant la frontière. C'est notre objectif !

Contacts pris via couchsurfing pour une étape à Biysk (Бийск), à 350 km de Novossibirsk, et éventuellement à Gorno-Altaysk (Горно-Алтайск), 100 km plus loin.

On part vendredi soir à 17h de Schlumberger. La route est pas mal chargée, il se met à pleuvoir (parfois très fort). On arrive à Byisk à 21h30, ce n'était pas le voyage le plus agréable que j'aie fait. On est accueillis par Lena, une Russe passionnée de randonnée qui nous montre des photos de certains treks dans l'Altaï, très alléchants !
Samedi matin, on décolle à 8h30, sous le soleil mais on rattrape les nuages vers Gorno-Altaysk. Le plafond est plutôt bas et il tombe quelques gouttes de pluie, mais au fur et à mesure que l'on avance vers le sud, le ciel se dégage. A partir de Gorno-Altaysk, la route serpente au milieu des montagnes. Tout d'abord des collines, puis de la moyenne montagne, ressemblant par moments au Jura. Viennent ensuite des montagnes de type alpestres, parsemées de mélèzes jaunissant. Très Queyras en fait... Mais cela change constamment, certains fonds de vallées sont plats en escaliers et ressemblent à des mini-steppes. Tout le long, la route est vraiment très bonne, et quand la pente n'est pas trop forte, la Niva roule facilement à 90-100 km/h (bon dans les montées à plus de 10%, je plafonne à 60 km/h). Il faut toutefois rester vigilant tout le long, car les vaches, chèvres, moutons et chevaux en liberté regardent rarement à gauche et à droite avant de traverser... Pendant longtemps, on longe la rivière Katoune (Катунь) (qui lorsqu'elle rencontre la rivière Bya, Бия, après Byisk devient le fleuve Ob). Elle est bleutée et laiteuse, signe d'origine glaciaire.

Soudainement, après Aktach, Акташ (au kilomètre 788 de la M-52), des hautes montagnes enneigées apparaissent à l'horizon. De dernières gorges à traverser et on arrive à Kouraï (Курай). Et là, on change de pays ! Une steppe (la steppe Kouraïskaya, Курайская степь) s'étend devant nous, bordée de hautes montagnes enneigées. C'est magique ! Et ce qu'on ne sait pas encore c'est que cette steppe est petite (environ dix kilomètres sur quinze) comparée à la suivante, que l'on atteint après un dernier passage dans une gorge boisée. Trente kilomètres de large, une centaine de kilomètres de long, c'est la steppe Thouïskaya (Чуйская степь) qui s'étend jusqu'à la frontière mongole. Il est 17h30, on arrive à Koch-Agatch (Кош Агач). A ce moment, on est à 50 km de la Mongolie, 100 km de la Chine et 120 km du Kazakhstan.
On est bien décidés à trouver un endroit où loger. Le Lonely Planet ne nous est d'aucune aide, aucune des adresses qui y figurent n'a l'air d'abriter un hôtel... On s'arrête dans un magasin pour demander si ils savent où on peut trouver un hôtel. Un gars nous dit de le suivre, et il nous amène à un hôtel dans une rue avoisinante. On entre et demande s'il y a de la place. Les clients qui y sont nous disent que c'est complet. On se demande bien qui peut avoir l'idée de venir là... Les voitures stationnées ne sont pas russes, ce sont peut-être des Mongols. D'ailleurs la population dans la République de l'Altaï est très minoritairement russe, c'est bien la première fois en Russie que je me sens vraiment en Asie. Bref, on redemande à quelqu'un dans la rue qui nous pointe une autre rue. Effectivement il y a un hôtel. Les seuls clients qui y sont appellent le propriétaire qui nous rejoint. Il nous explique qu'il va avoir du mal à nous loger, parce qu'on est étrangers et qu'il faut qu'on soit enregistrés. On a beau lui dire qu'on vit à Novossibirsk et qu'on y est enregistrés, cela ne suffit pas. On se voit déjà devoir retourner à Aktach (à une centaine de kilomètres), où on a vu un hôtel moderne au bord de la route. Je dis moderne, parce qu'à Koch-Agatch, c'est très rustique...
Finalement le gars nous pointe un autre endroit, un soi-disant hôtel en réfection qui aurait peut-être de la place. On y va, stationne devant, et quelqu'un nous voit, nous demande si c'est nous qui cherchons un hôtel (je pense qu'à ce moment, tout le village sait que deux étrangers cherchent à se loger...). Il nous propose une chambre pour 300 roubles par personne (autant dire dérisoire). Je ne sais pas si c'est par précaution, mais il me fait garer la Niva dans la cour arrière bien à l'abri de la rue... La chambre est très rustique, il y a une salle de bain commune, mais comparé à l'île d'Olkhon, il y a l'eau courante et des toilettes normales... On fait une dernière balade dans le village pour profiter du coucher de soleil, et on retourne à la chambre, casser la croûte avant de se coucher (on n'a pas trop cherché, mais on n'a pas trouvé de restaurant ou de cantine ouverte, un samedi soir...). D'autres chambres sont occupées et vue l'épaisseur des murs, on profite de la télé d'une et des chanteurs à la guitare de l'autre. Cela ne m'empêche pas de m'endormir...

Dimanche matin, réveil à 6h30, petit déjeuner rapide puis on se balade une dernière fois dans le village sous le soleil levant. Le paysage est extraordinaire avec la steppe et les montagnes enneigées éclairées par le soleil. On rencontre un gars qui nous dit : «Ah vous êtes Français !». On n'est pas sûrs s'il nous a entendus parler français, mais je pencherais plutôt sur les ragots qui ont fait le tour du village... On reprend la route à 7h30, vers la frontière mongole, mais à un kilomètre de la sortie du village, un panneau expliquant qu'il faut un permis spécial pour continuer nous arrête. Et comme il est en russe et en anglais on pourrait difficilement jouer les étrangers qui n'ont pas compris si on se fait arrêter. A 8h on quitte donc définitivement Koch-Agatch et la steppe Tchouïskaya. On n'aura donc vu ni chameaux ni yaks, qui a priori sont présents dans la steppe ou les montagnes environnant la steppe.

A partir de là, la route du retour se fait très bien, entrecoupée de pauses photos (le ciel est plus dégagé que la veille). En plus la plupart du temps c'est de la descente, donc la Niva s'en porte d'autant mieux, et 110 km/h sont atteints facilement. Tellement facilement que je me fais arrêter pour excès de vitesse dans un des villages... 95 km/h au lieu de 60 km/h. Le flic a été très sympa, ne m'a pas demandé de le payer directement, et a juste rempli un formulaire d'amende (300 roubles, à nouveau dérisoire) que je payerai à Novossibirsk. Mis à part cet incident, rien de spécial à signaler, et les 900 kilomètres vers Novossibirsk ont été parcourus en douze heures. J'ai grandement amélioré mes compétences de dépassement, mais ne suis (fort heureusement) pas encore totalement au standard russe, qui dit que même quand tu penses que ça ne va pas passer, il faut quand même essayer, au pire la voiture d'en face freinera ou se déportera sur le bas-côté...

Bilan: 51h dont 25h30 de route, 1821 km au compteur, deux jours bien remplis, des paysages époustouflants plein les yeux, deux cents photos qui ne parviendront jamais à rendre exactement ce qu'on a vu (surtout les étendues de la steppe), et une seule envie : y retourner cette fois plus longtemps !

dimanche 12 septembre 2010

L'automne n'aura duré qu'un jour et demi...

Mercredi il faisait encore 32°C, et ce matin tout juste 0°C.
Il a plu toute la journée hier, et vers minuit c'était bel et bien de la neige qui tombait ! Pas de quoi blanchir le sol, mais quand même.

J'ai regardé mes archives, l'an dernier le premier givre était le 15 septembre, donc c'est pas mal comparable.

mardi 7 septembre 2010

lundi 6 septembre 2010

Moi qui croyait avoir vu le plus beau de la bureaucratie russe

Voilà donc la fin du récit du weekend...

Ce matin, 5h40, on se dirige vers l'emplacement où la Niva était garée, sauf que la Niva n'était plus là !
Je me dis : «Merde si elle a été volée, elle est déjà au Kazakhstan à cette heure-ci...». J'appelle le numéro secours que Schlumberger m'a donné, et qui me met en relation avec Evgeny, un Russe qui se débrouille en anglais et qui peut m'aider. Il me dit d'attendre, il appelle la police et me rappelle quinze minutes plus tard en me rassurant, la voiture est à la fourrière. Je suis quand même étonné qu'ils aient une fourrière, parce qu'il n'y a globalement jamais de signe interdisant de stationner, et que tout le monde stationne n'importe comment. Si j'étais la police, toutes les voitures finiraient à la fourrière...

Bref c'est là que l'aventure commence, digne des Douze Travaux d'Astérix... La police a expliqué à Evegny qu'avant de pouvoir récupérer la voiture, il faut avoir un papier tamponné au poste de police. Il passe nous chercher et on se rend donc au poste de police, il est à ce moment 7h. Après plusieurs questions, quelques portes fermées, on trouve le bon département, qui n'ouvre qu'à... 10h. A ce moment, David décide de partir et de se rendre à Akademgorodok en bus. Pendant que j'attends dans la voiture (d'Evgeny), il va se renseigner plus précisément, et apprend qu'en fait le papier qu'on doit tamponner, c'est la fourrière qui nous le donne en premier ! Il est 8h30, on a de toutes façons le temps.
Bien entendu, la fourrière est à l'autre bout de la ville... Avec les embouteillages, on y est à 9h, on passe devant quelques bureaux avant de trouver le bon qui nous donne le fameux papier à faire tamponner ! Et je vois la Niva, entière, sur le parking, donc c'est déjà rassurant.
Re-embouteillages pour retourner au poste de police, où une longue file d'attente s'est formée. Mais on a une place en premier grâce à deux autres personnes qui attendent et qui confirment qu'on était là à 7h...
À 10h c'est la cohue dans les escalier pour être les premiers au guichet 25.
10h02, le guichet 25 ouvre, une dame nous passe devant quand même, mais c'est rapide.
10h07, le fameux papier est rempli à la main, et ils regardent mon permis international l'air de se demander ce que c'est... Le papier est tamponné deux fois et agrafé à un autre papier tamponné.
10h10, on poireaute devant le bureau numéro 4, pour obtenir un papier supplémentaire, qui me permettra de payer les 300 roubles d'amende dans n'importe quelle banque
10h15, expédition vers les toilettes, c'est plus prudent
10h22, on a accès au bureau numéro 4, qui en fait réécrit la même chose que sur le premier papier après l'avoir tamponné, mais sur un autre formulaire ; et toujours tout écrit à la main
10h30, on retourne au guichet 25 pour tamponner le deuxième papier ; pour cela, Evgeny passe devant tout le monde sans que personne ne bronche...
10h32, on attend devant le guichet numéro 1 pour avoir la signature du Commandant
10h35, la secrétaire du Commandant nous tamponne trois fois les papiers, dont un tampon étant la signature du commandant.

A 10h40h on est dehors, en route pour la deuxième fois vers la fourrière. Si on arrive avant midi, je n'ai rien de plus à payer (la première journée est gratuite). A 11h20, on arrive au bureau pour un dernier tampon, puis je peux récupérer la Niva !

Direction Schlumberger où le reste de la journée se passe sans encombre.

En tout cas c'est pas l'amende qui me dissuadera à retenter l'expérience, mais la matinée perdue !!! En plus je ne sais toujours pas pourquoi ils l'ont embarquée, sur le papier c'était juste écrit : «Mauvais stationnement»...

Krasnoyarsk

Et une ville Sibérienne de plus ! Cette fois c'était Krasnoyarsk, à 650km à l'est de Novossibirsk (c'est-à-dire 12h35 de train, puisque c'est comme ça qu'on compte les distances ici).

Avec David, départ vendredi soir à 20h13 de la gare. Par commodité (enfin ça on en reparlera dans le prochain message...) j'ai garé la Niva dans une rue près de la gare. On s'installe dans notre wagon, en troisième classe. On a deux lits superposés, en face de nous une femme avec une petite fille et un gars. On ne parle pas vraiment avec eux, on échange juste quelques mots. La soirée avance, chips et bière, puis on se couche.
C'est là que je suis content d'avoir des bouchons pour les oreilles : la dame ronfle, et plutôt fort... Mais bon si on avait été en deuxième classe, ça n'aurait rien changé, elle aurait été dans notre compartiment.

Arrivés à 10h à Krasnoyarsk, sous la fraîcheur d'un ciel gris, on fait un tout petit tour au centre-ville avant de se diriger vers une des principales attractions de la ville : les Stolby, ou piliers. C'est un parc national dans la montagne environnante, où des formations géologiques particulères se démarquent. Des bouchons de magmas jamais arrivés en surface sont à présent découverts par l'érosion et forment des gros rochers sur lesquels on peut grimper. Et les habitués y grimpent sans aucune assurance.
Petit détail : pour y parvenir il y a 4 km de route suivis de 3 km de chemin. On sympathise avec un groupe de Russes qui nous invitent avec eux. Ce sont des habitués, ils y vont quasiment tous les weekends. Et cela se voit, vu la vitesse à laquelle ils marchent ! J'ai presque du mal à suivre, ça me dit qu'il faut que je fasse un peu plus d'exercice (autre que le lever du coude)...
Une fois au pied du premier Stolb, ils nous disent qu'on peut les suivre en haut sans problème, ils nous montreront par où passer. Et nous voilà à escalader quelques dizaines de mètres, avec quelques passages plutôt périlleux. Eux galopaient devant et nous attendaient en nous montrant les prises. Inconscient peut-être, mais ça vaut le coup, la vue du sommet est époustouflante. On y voit les autres Stolbys, la taïga (forêt), et la ville au loin. On partage un repas et on redescend avant d'enchaîner quelques autres grimpettes, mais de loin plus faciles que la première. Vers la fin, David et moi sommes complètement morts, et les 7 km de descente finissent de nous achever.
On prend le bus vers l'endroit où habite la couchsurfeuse qui nous accueille, Anna. Très sympa, elle a même préparé à manger, on discute un peu de la Russie, la Sibérie, la France et d'autres sujets, puis on est tellement crevés qu'avant 22h on s'endort.

Dimanche matin, ciel bleu, on décide d'aller voir le barrage hydroélectrique à une quarantaine de kilomètres. Minibus (marshrutka) pour nous en rapprocher, le long d'une belle route longeant le fleuve Enisey entourés de montagnes. Une fois au terminus, on demande à un taxi de nous faire voir le barrage et le lac qui est derrière. Expérience russe dans une Jigouli (les vieilles voitures russes). Par précaution je mets ma ceinture avant de me rendre compte qu'elle a été coupée et rafistolée avec du scotch...
Très beaux paysages, impressionnant barrage et lac entouré de montagnes.
Une fois de plus on se dit que Novossibirsk est bien la ville la plus moche de Sibérie !!!!
Retour au centre ville, petit mais mignon. On se pose dans un parc (j'ai mal au genou, l'escalade c'est pas pour moi...). Retour à la gare, puis nuit dans le train avec cette fois un bébé qui hurlait chaque fois que le train s'arrêtait.

Arrivés à Novossibirsk, après un très beau weekend, on se dirige vers la voiture pour rentrer à Akademgorodok, mais ça c'est une autre histoire...

jeudi 2 septembre 2010

La fin de l'été

Entre hier et aujourd'hui on a perdu 23°C... Il faisait 33 hier après-midi, et 10 cet après-midi.
Ça signale donc bien la fin de l'été, si tant est qu'il ait commencé un jour !

Enfin on devrait encore avoir des belles journées, avec «l'été des bonnes femmes» qui arrivera un peu plus tard (l'équivalent de l'été indien).

Sinon les départs se succèdent. Au boulot, Mike a été transféré vers Houston, quatre mois plus tôt que prévu (il y a des restrictions budgétaires et un expat coûte cher...). D'un côté, vu que sa femme Laure est déjà à Houston (en congé maternité), c'est plutôt bien pour lui !
Et Emilie (avec qui j'étais à Tomsk) s'en est allée aussi. On a bien célébré ça autour de shashliks samedi suivi de bar-resto bien arrosé. Dimanche c'était Coca-Cola...

Pour ne pas «m'ennuyer», je vais à Krasnoyarsk ce weekend avec David. Et pour une fois c'est moi qui profiterai du couchsurfing !