dimanche 26 octobre 2008

Chroniques texanes...

Ça y est, j'ai quitté Alice et me voilà à Houston ( ou plus précisément à Sugar Land).
La semaine a passé bien vite!

Dimanche soir, j'ai trouvé un resto correct à Alice (en dehors des fast-foods...). Steakhouse et Sea food, parfait. J'y ai mangé un steak de 16 onces (1 livre, ou 453g...), excellent Tongue out. Je pense que si un jour je suis expatrié au Texas, je vais prendre 20 kg Confused...
Lundi, premier jour au au centre opérationnel de Schlum. On m'explique comment ça fonctionne, je mets à jour mes standards sécurité... Je suivrai une équipe sur le terrain mardi. Le soir, même resto avec un filet de poisson.

Mardi, première sortie sur le terrain, sur un tout petit puits (le derrick tient sur un camion), la profondeur est seulement 1300 pieds (400m). On part avec deux camions, un transportant du ciment (gros camion américain, dans lequel je suis) et l'autre porte les pompes nécessaires pour acheminer le ciment au fond du puits.
L'opération est rapide, on connecte les pompes à la tête de puits (je traduis les noms depuis l'anglais, je connais pas les noms français...). Le ciment est acheminé pneumatiquement depuis les réservoirs du grand camion jusqu'aux pompes, mélangé à l'eau et aux additifs, puis pompé. On pompe 74 barils (1 baril = 160L, donc environ 12 mètres cubes), le tout en 1/2h.
J'ai pu faire connaissance avec des «vrais» texans travaillant pour le propriétaire du puits, ne comprenant pas ce qu'ils disent (sauf mother fucker et son of a bitch dans toutes les phrases...). Quand ils ont su que j'étais français (ça devait bien être le premier français qu'ils voyaient), j'ai eu droit aux clichés classiques (les femmes françaises sont belles, etc...).
Retour à Alice en fin d'après-midi.

Mercredi matin passé au centre Schlum, puis l'après-midi libre en prévision de la mission suivante qui sera longue. J'en profite pour rouler jusqu'à Corpus Christi pour me promener sur la plage. On y accède en voiture et les gens stationnent sur la plage juste à côté de là oú ils veulent se poser... Bienvenue au Texas!
Ah oui question météo, ce jour là il faisait 33ºC... Les nuits étaient agréables, autour de 20ºC...

Jeudi, départ le matin pour un puits bien plus important: le derrick doit bien faire 50m de haut, c'est du sérieux. Je suis dans le camion avec Ray, qui en partant me demande quelle musique je veux écouter à la radio. Comme je lui dis n'importe, il se cale sur une radio chrétienne qui passe des chansons sur Jesus... La journée va être longue... Le forage atteint 10 000 pieds (3 000 mètres). On est sur place à 11h. On commence à installer le matériel, puis on doit attendre qu'ils aient fini d'installer le «casing» (fourreau métallique qui descend jusqu'au fond du puits et qu'on va cimenter en pompant le ciment à l'intérieur et en le poussant jusqu'à ce qu'il remplisse tout l'espace extérieur entre le métal et la roche). Et ça prend des heures, ils nous ont appelé bien trop tôt... Donc après-midi sieste et lecture dans la cabine du camion climatisée (le moteur tourne en permanence), il fait bien chaud dehors!
La nuit arrive, on part manger (on est 4: un «chef», 2 opérateurs et moi). On rejoint la ville la plus proche, Falfurrias, et on s'arrête dans un resto au bord de la route. Surprise: la propriétaire est française (avec un sacré accent français quand elle parle anglais), il y a même du coq au vin et du bœuf bourguignon à la carte!! Elle est d'ailleurs toute contente de pouvoir parler français, ça fait 29 ans qu'elle est aux US, mariée à un texan, ses 2 fils sont Marines, un revenant d'Irak, l'autre partant en Afghanistan... Une bonne surprise au fin fond du Texas!
On retourne au forage, ils n'ont pas encore fini, et prévoient encore au moins 4 ou 5 heures... Retour au camion, sur le siège (il n'y a qu'un matelas, Ray y dort). Je somnole comme je peux, et à 2h du matin on nous réveille pour connecter les tuyaux à la tête de forage. Il fait super froid dehors (autour de 10ºC, pas suffisamment habillé c'est froid), un frond froid descendant du nord s'est installé sur le Texas. Une fois fait, ils se rendent compte que le «casing» est bouché et qu'on ne peux pas pomper. Ils nous renvoient donc nous reposer en attendant qu'ils résolvent le problème. Le temps passe, le soleil se lève et réchauffe l'atmosphère. On attend encore un peu (j'ai encore les oreilles qui bourdonnent à cause du bruit du moteur du camion)...
On finit par pouvoir commencer le travail, on pompe entre 150 et 200 barils (entre 24 et 32 mètres cubes). Le tout est fini à 12h. Puis il faut attendre 6h en maintenant la pression dans la ligne. Retour dans la cabine climatisée (la journée il fait de nouveau super chaud). Je somnole puis lis (en tout plus de 200 pages depuis la veille...). A 18h, on peut enfin démonter tout, puis retourner à Alice une fois que le responsable du forage a signé (et il faut encore l'attendre car il n'est pas sur le site). On quitte le forage à 20h, 33h après être arrivés...

Finalement je suis bien plus tranquille dans un centre de R&D!!
Arrivé à Alice, je m'arrête au McDrive du coin puis retourne à l'hôtel, mange, prends une douche et m'effondre dans le lit.

Ce matin, départ pour l'aéroport et vol jusqu'à Houston.
Demain je dîne avec Rusty, mon chef de Total quand j'étais à Québec, et Fabrice, un collègue français de Total.

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