Le Lac Baïkal est une région magnifique, que nous avons découverte la semaine dernière.
Après l’arrivée à Novossibirsk de mes parents à 5h du matin, journée tranquille chez moi, courses pour le train, et je suis retourné à l’aéroport à 5h de l’après-midi pour récupérer Laurent, Jean-Luc et Bérengère qui arrivaient de Moscou. Ils étaient bien contents de quitter la canicule (et encore ils n’ont pas trop souffert de la fumée…).
Direction mon appart pour un repas avant de partir en taxi pour la gare de Novossibirsk. Notre train part à 22h23.
Et c’est parti pour 28h20 de train. On embarque dans notre wagon, on a deux compartiments pour nous six (j’ai acheté huit billets). L’ambiance plaît à tout le monde, on prend un petit ‘Schlofpell’ (somnifère en Alsacien, comprenez whisky) avant de dormir. Le lendemain matin, petit-déjeuner avec kouglof que j’avais préparé, puis la journée s’écoule finalement assez rapidement, entre apéro (bière), repas au wagon restaurant, sieste, apéro (bière), repas au restaurant, Schlofpell (comme la veille). Le paysage par la fenêtre ne varie pas beaucoup : taïga et villages de maisons en bois. Après une courte deuxième nuit, le ‘charmant’ responsable de wagon nous réveille à 4h du matin lundi (entre temps on a traversé deux fuseaux horaires, ce qui nous a valu un peu de confusion par moments). On est accueillis sur le quai de la gare d’Irkoutsk par Claire, notre guide de l’agence Baikal Nature. Elle est française et étudiante en tourisme. Cette fois on embarque dans le minibus qui nous conduit à l’île d’Olkhon, conduite par un étudiant en médecine d’Abu Dhabi. Il roule comme un dingue, à fond la caisse… A l’entrée dans la région d’Olkhon, on fait une pause pour faire une offrande aux esprits. Claire nous sert à tous un verre de vodka, et on en prend quelques gouttes que l’on envoie au ciel, à la terre, à gauche et à droite. Bien sûr on boit le reste du verre (même s’il est 6h du matin…). On cherche ensuite un endroit pour prendre un café et manger un bout, et après plusieurs arrêts infructueux, le chauffeur insiste et on nous ouvre. Petit-déjeuner à la pizza, surprenant ! On arrive à l’embarcadère pour le bac qui traverse la courte distance entre le continent et l’île avec beaucoup d’avance sur le programme, notre chauffeur nous laisse là, on prend le bac à pied et on attend un autre chauffeur de l’autre côté qui nous conduira à Khoujir, la ‘capitale’ de l’île.
Précision : à partir de là, les routes ne sont plus revêtues, et plutôt défoncées. Notre chauffeur, un vétéran (il a le ruban des vétérans à son rétroviseur), a l’air de se faire un plaisir à nous secouer, il prend tous les chemins possibles en dehors de la route principale. On est dans un minibus 4x4 UAZ, dont les sièges à l’arrière sont récupérés d’où ils les trouvent. Laurent, Bérengère et moi sommes sur des sièges d’avion ! On découvre les paysages surprenants de l’île, passant de steppes à forêts. On s’installe ensuite dans nos chambres. On loge dans un camp de vacances, composés de petites maisons en bois. Laurent et moi sommes dans une maison, les quatre autres dans une autre. Le confort est sommaire mais suffisant. Il n’y a pas d’eau courante, juste un WC chimique dans chaque chambre (mais finalement on va souvent utiliser les ’bécosses’ – je ne trouve pas d’équivalent à ce mot québécois…). On mange (repas russe simple) avant de se promener autour de Khoujir. On se rend au rocher Bourkhan, qui est vraiment tout près. C’est un des lieux les plus sacrés pour les chamanes. Il ne fait pas chaud, le vent du Nord souffle et est vraiment froid (je mets mon bonnêt…).
La soirée commence par un apéro dans un des seuls bars de la ‘ville’ (qui n’est qu’un village en fait). Entre le fût de bière vide et l’entame de l’autre, il leur faut bien quinze minutes pour servir sept bières… Ensuite bania (sauna russe). Première expérience pour la plupart d’entre nous, la résistance à la chaleur est relative, on transpire bien et on se décrasse ! Repas puis très bonne nuit pour tout le monde ensuite.
Mardi, temps mitigé, un peu de pluie le matin, puis éclaircies ensuite. On part en excursion pour la journée, vers le cap Khoboy au Nord de l’île. On embarque tous dans un minibus 4x4 UAZ (ils n’ont que ça sur toute l’île). On traverse la steppe puis la forêt, on longe des baies au bord du lac puis on arrive à la pointe Nord, avec des falaises qui plongent dans le lac. Après une petite rando, on rejoint notre chauffeur qui a préparé une Oukha (soupe de poisson, faite avec de l’Omoul, poisson endémique au lac, proche de la truite). On longe ensuite la côte Est de l’île et ses falaises, on descend au bord du lac Baïkal dans un des seuls villages de la côte Est, Ouzoury. On revient à Khoujir, pour une soirée un peu comme la veille, avec cette fois la bania après le repas. On fait une petite promenade ensuite vers le rocher. On finit la soirée à jouer aux dés et on trinque une fois à la vodka.
Mercredi, nouvelle excursion, vers la côte Est de l’île. Randonnée dans un vallon qui descend au bord du lac. On se croit vraiment dans les Alpes, il y a des edelweiss. Toujours aussi surprenant d’arriver sur une plage. L’eau est encore plus glaciale de ce côté du lac… On remonte le vallon jusqu’aux voitures et on a droit à nouveau à une soupe de poisson. La fin de l’après-midi se passe au bar (pré-apéro puis apéro…). Après le repas, la bania n’attire plus trop de monde. On assiste à un beau coucher de soleil, puis on joue à nouveau aux dés.
Jeudi matin, dernière promenade sur la plage, puis retour à l’embarcadère pour retourner sur la terre ferme. On peut gouter aux fameux pozis bouriates (des gros raviolis) en attendant le chauffeur qui arrive d’Irkoutsk et nous récupère de l’autre côté du passage en bac. Assez amusant, on commande quelques pozis supplémentaires, et comme c’est l’heure du bac, la fille appelle le bistro de l’autre côté qui nous les donnera ! Le chauffeur venant d’Irkoutsk (le même qu’à l’aller) a du retard à cause d'un problème technique. En fait il s’avère qu’il a cassé une partie de la suspension arrière droite et qu’il doit rouler plus doucement. L’essieu entier a reculé de cinq centimètres ! On repart, on ne remarque pas trop qu’il roule plus doucement… Soudain il s’arrête au bord de la route : le voyant des freins est allumé. En fait comme l’essieu arrière a bougé, ça a brisé le circuit de liquide de frein qui fuit. On parvient jusqu’à un garage et ils réparent comme ils peuvent : en condamnant le circuit de frein de la roue défectueuse. On continue donc avec trois freins et trois suspensions. Pour couronner le tout, la roue a un plat qu’ils réparent avant qu’on reparte. On finit par arriver entiers à Irkoutsk. On loge chez l’habitant. Nina nous accueille dans son appartement, on passe immédiatement à table, puis on fait une courte promenade autour de la place Kirov avant de se coucher.
Vendredi matin, Claire passe nous chercher chez Nina et on visite Irkoutsk la matinée avant d’aller à l’aéroport. Au programme, musée des Décembristes puis quelques églises. La ville ne nous laisse pas une excellente impression… On quitte Claire à l’aéroport pour s’apercevoir que notre vol à presque quatre heures de retard. Et l’aéroport est tout petit avec vraiment pas grand-chose et des sièges très inconfortables. Enfin bon on finit par embarquer, décoller et arriver à Novossibirsk. Deux taxis nous attendent et nous conduisent chez moi. Encas rapide avant de se coucher.
Samedi, traditionnels shashliks à la plage. Le soleil finit par se montrer mais c’est très venteux. Soirée à l’appartement avec bœuf Stroganoff improvisé. Dimanche, passage en ville autour de la Place Lénine, repas dans un restau russe (je passe dix minutes à traduire le menu avant la commande). Le temps est à l’orage et on patiente sur la terrasse (couverte) du restau avant de retourner à Akademgorodok.
Lundi matin, lever à 4h pour prendre les taxis à 5h. Je me recouche un peu avant de commencer ma semaine de boulot…
Un bilan très positif, mis à part quelques problèmes digestifs pour certains (Imodium aura servi…). L’île d’Olkhon est vraiment un endroit magnifique, qui me fait presque penser à y retourner en hiver !
Excellent ce compte rendu de voyage !
RépondreSupprimerJ.-F.
Merci pour ce super résumé. Je pourrai l'envoyer à quelques personnes qui n'ont pas Facebook.
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