Toujours dans le même livre, y'a un poème de Pablo Neruda, que je trouve particulièrement bien écrit!
Qui se meurt?
Meurt lentement celui qui devient esclave de la routine, répétant tous les jours les mêmes trajets, qui ne change jamais de marque, qui refuse de porter une nouvelle couleur ou de parler à un inconnu.
Meurt lentement celui qui évite la passion, celui qui préfère le noir sur le blanc et les points sur les «i» à un tourbillon d'émotions, celles-là même qui redonnent la flamme dans les yeux, le sourire aux bâillements et le coeur aux erreurs et aux sentiments.
Meurt lentement celui qui ne bouscule pas la table quand il est insatisfait de son travail, qui ne risque jamais de perdre le certain pour l'incertain afain de réaliser ce rêve qui le garde éveillé, qui ne se permet pas au moins une fois dans sa vie de fuir les conseils raisonnables et sensés.
Meurt lentement celui qui ne voyage pas, ne lit pas, n'écoute pas de musique ou ne voit pas la beauté en lui-même.
Meurt lentement celui qui détruit son propre amour, celui qui refuse l'aide des autres.
Meurt lentement celui qui passe son temps à se plaindre de se malchance ou de la pluie incessante.
Meurt lentement qui abandonne un projet avant même de le commencer, qui ne se pose jamais de questions sur un sujet qu'il e connaît pas ou qui ne répond pas lorsqu'on l'interroge sur quelque chose qu'il connaît.
Meurt lentement qui ne partage pas ses émotions, joyeuses ou tristes, qui ne fait pas confiance, qui n'essaie même pas.
Meurt lentement qui n'essaie pas de se surpasser, qui n'apprend pas de chacune des embûches sur le chemin de la vie, qui n'aime ni ne se laisse aimer.
Evitons de mourir à petit feu, en se rappelant toujours qu'être en vie exige un effort beaucoup plus grand que le simple fait de respirer.
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