lundi 16 juillet 2007

Week-end estival - Très bon livre québécois

Alors qu'ici à Cambridge, on atteint péniblement 23°C, il a fait une chaleur presque caniculaire en Alsace ce week-end!

En atterrissant vendredi soir, l'extérieur de l'avion s'est recouvert de buée, on ne voyait plus rien à travers les hublots, je me demandais si j'étais aux Caraïbes!!!

 

Samedi soir, grosse fête à la maison pour les 60 ans de Papa et mes 30 ans... 40 personnes, la bière, le vin et le crémant ont coulé à flots. Le Pimm's que j'avais ramené n'a pas plu à tout le monde, mais certains ont apprécié ...

Durant les 2 jours, on a bien pu profiter de la piscine, heureusement!!!

 

Puis retour vers un Londres moins brûlant dimanche soir. Vivement qu'EasyJet change ses horaires, que je puisse prendre l'avion qui part et revient à Stansted (30min de chez moi), parce que Heathrow est vraiment à perpèt (2h30 pour arriver chez moi...).

 

Bon du coup j'ai eu le temps de lire un bouquin excellent: «Asphalte et vodka», de Michel Vézina, un québécois.

C'est un road-trip qui raconte la vie de deux trompettistes habitués à jouer l'été sur un paquebot, dont un qui a vécu 60 ans aux Etats-Unis, du coup c'est écrit en «anglo-québécois», 'faut parfois lire à haute voix pour comprendre!

Un extrait, Chapitre 5, accrochez-vous!

 

«Cinquante-huit ans back, j'parta d'St. Louis hec ma trumpet dans un ti-bag t'sour d'mon bras. Sul pouce din trucks de pitoune pis down par le plus court des chemins pour Morial. C'éta t'en 1945, les pommiers éta d'jà bin blancs che nous pis en ville les pommes commença d'jà à pousser.

J'ai soufflé dans mon horn presque toué jours depuis c'te temps-là. Hec des Nèg' pis des Juifs, hec des hunkies pis des junkies, dans toutt les villes pis toutt les voitures de toutt les trains, dans toutt les chars pis toutt les rues, les bars pis les clubs, pis ça, de Boston jusqu'à down New Orleans, all the way to Chicago, Frisco pis même à North Bay en Ontario. I'm soixante et quatorze now... That means que quand qu'chu parti d'St. Louis d'Gaspe Peninsula, j'éta quinze ans. J'ai toujours dit St. Louis d'Gaspe Peninsula because tout l'monde y pense que j'viendre d'St. Louis Missouri si j'leu dit yinque St. Louis!

J'éta quinze pis beau jeune homme à part de t'ça... Non non non, j'ai pas fait trop trop des shops pis des factries, non non non. Le ti-peu qu'j'ai faite, j'me su faite crisser dwors assez fast! Tiens ta paye dans ton ti-cul pis get the fuck out o' here si tu veux pas mon pied!!

Le horn ent les dents, j'me metta dwors pas loin d'la porte pis, en sortant d'la shop, les colleagues me donna quek cennes pour que j'peuve manger...

Ca, j'ai fait ça long time...

The truth is que j'ai jamais arrêté d'faire ça. Jama...

Astheure j'ai une manière de caravan de vra gipsy à moé dret by Lafayette, Louisiana. C'est la que j'crash ent les gigs, des fois. C'est là qu'Madame Louise a m'a hooké entéka. Mais ça jama été che nous comme up there... Là qu'c'est mon bed pis c'est toutt, quand que j't'encore sober assez pour me rendre.

Mais c'est pas là pantoute qu'j'envie d'chesser, pahempe...

A swèr, c'est la fin d'une grosse gig. My last pis ultimate. Ma darniére. L'air de rien, hec ma tite roulotte pis mon char pis les tcheuks grants qui m'restent, j'pourra aussi ben sticker down here, hec pu besoin d'grand-chose... D'icitte à c'que j'crève...

A swèr chu s'posé prendre ma r'traite d'la route... Mais at le même time, j'aimera ça r'voir St. Louis d'Gaspe Peninsula, christ. Arriver wère mon père pis ma mère pis leu montrer qui peuvent être contents pis fiers de leu gars.

A partir d'à swèr y'aura pu d'matantes à faire danser en ligne, mon Ti-Jean. Me su t'appelé Carl White toute ma christ de vie! A swèr, j'roule pour r'viendre Charles Leblanc.

Ca fait soixante ans talheure...

St. Louis d'Gaspe Peninsula... Ca s'ra comme de partir au ciel les deux yeux bin grands wide open.

Jean, mon Ti-Jean, si tu m'ramènes che nous, j'te donne mon horn pis j'te donne mon char. Une fois rendu là, j'en aurai pu jama besoin.»

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire